La prudence est de mise. Les autorités sanitaires européennes ont renforcé les informations liées aux effets secondaires d’un médicament utilisé contre la chute des cheveux, le finastéride, a annoncé ce jeudi 25 septembre l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
À la demande de l’ANSM, l’Agence européenne du médicament (EMA) a réévalué les bénéfices et les risques du finastéride et du dutastéride, appartenant à la même classe pharmacologique que le finastéride, l’un des traitements les plus connus contre la calvitie chez l’homme.
Troubles de l’humeur
Dans ce cadre, les pensées suicidaires ont été confirmées comme effet secondaire du finastéride. L’EMA a par conséquent pris des mesures pour limiter ce risque. Un avertissement concernant les troubles de l’humeur, incluant la dépression, l’humeur dépressive et les pensées suicidaires, figure d’ailleurs déjà dans les informations sur le finastéride. Les patients qui présentent des changements d’humeur doivent consulter un médecin et, s’ils prennent du finastéride 1 mg, interrompre le traitement.
Une nouvelle précision s’ajoute à présent aux notices des comprimés de finastéride (dosage 1 mg) : si les personnes qui en consomment présentent des troubles sexuels, comme une baisse de libido ou une dysfonction érectile, il sera mentionné qu’ils doivent consulter un médecin, ces effets pouvant contribuer à des changements de l’humeur, d’après l’EMA. «Une carte d’information pour les patients sera incluse dans les boîtes de comprimés de finastéride 1 mg pour leur rappeler ces risques et les informer de la conduite à tenir», explique l’agence européenne.
Le dutastéride également concerné
Il n’a en revanche pas été possible d’établir un lien entre les pensées suicidaires et le dutastéride. Malgré tout, sa notice comportera aussi, par mesure de précaution, des informations sur le risque possible de troubles de l’humeur, y compris des pensées suicidaires. Les professionnels de santé vont être, quant à eux, «informés de ces modifications par un courrier».
Reportage
Néanmoins, l’ANSM considère, sur la base d’une expertise de pharmacovigilance, que ces mesures prévues au niveau européen «ne suffisent pas à réduire efficacement le risque d’idées suicidaires» et estime qu’il «faut protéger davantage les patients».
Elle préconise notamment qu’en cas de traitement prolongé par finastéride, «une réévaluation de sa pertinence» soit régulièrement réalisée lors d’une consultation médicale.