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Pour le Petit Robert, «Covid» est «plutôt masculin»

La pandémie de Covid-19 en Francedossier
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Dans son édition 2022, le dictionnaire relance le débat sur le genre du mot «Covid», qui est pour lui «plutôt masculin», selon l’usage des locuteurs français.
Photo d'illustration. (Robert Nickelsberg/Getty Images)
publié le 10 mai 2021 à 16h47

Le dictionnaire Le Petit Robert remet la balle au centre dans son édition 2022. Pour l’un des deux plus gros dictionnaires de France, avec le Petit Larousse qui a annoncé il y a quelques jours son millésime 2022, le Covid-19 est plutôt masculin (c’est aussi comme ça que nous l’écrivons, à Libération), n’en déplaise à l’Académie française qui, d’ordinaire réfractaire à féminiser les noms, préconisait l’usage du féminin pour dénomer le virus. Pour le Larousse, son concurrent, la maladie virale qui bouleverse le monde depuis un an est plutôt féminine.

Pour le Petit Robert, Covid est «masculin ou féminin», donc plus fréquemment masculin, alors que pour le Larousse, il est «féminin ou masculin» : plus correct en féminin, mais masculin chez de nombreux locuteurs. De ce fait, le premier tient plus compte de l’usage. En effet, le Petit Robert estime que «c’est l’usage qui fait loi. Si le féminin est adopté au Canada francophone, le masculin est pour l’instant majoritaire en France, où l’avis de l’Académie française a été rendu tardivement, alors que le masculin était déjà bien implanté».

Minuscule pour le Robert, majuscule pour le Larousse

Les deux dictionnaires ne se sont pas non plus mis d’accord sur l’usage de la minuscule ou de la majuscule : pour le Petit Robert, le Covid s’écrit avec une minuscule, tandis que le Larousse préconise la majuscule. Même s’il distingue le terme générique de «covid», comme dans l’expression «suspicion de covid» et celui spécifique de «Covid-19» avec une majuscule, donc. Le dictionnaire définit le Covid comme une «maladie infectieuse et contagieuse causée par un coronavirus».

Pour rappel, Covid-19 est un acronyme forgé à partir de l’anglais par le Comité international de taxonomie des virus et adopté par l’Organisation mondiale de la santé en février 2020, et signifie «maladie à coronavirus de 2019».

Dans l’édition 2022 du Petit Robert, plusieurs mots liés aux nouveaux usages qui se sont démocratisés avec la pandémie font leur entrée, comme les mots «déconfinement», «distanciel», «cas contact», et d’autres plus rares, comme «aérosolisation» («diffusion aérienne de fines particules par aérosol») ou «saturomètre», «appareil» qui n’analyse pas la lassitude des Français face aux restrictions sanitaires depuis un an mais qui «qui mesure la saturation du sang en oxygène».

D’autre part, le linguiste Alain Rey, l’un des principaux créateurs des dictionnaires Le Robert, décédé en octobre, fait son entrée parmi les noms propres. On y retrouve également, entre autres, le Premier ministre Jean Castex, le président américain Joe Biden et sa vice-présidente Kamala Harris, sans oublier l’astronaute Thomas Pesquet.