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Médecine

«Pour une IRM, il faut attendre six mois» : dans les Côtes-d’Armor, des élus mettent en demeure l’Etat d’améliorer l’accès aux soins

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La préfecture du département breton a assigné ce mardi 3 septembre quinze maires, pour qu’ils annulent leur arrêté enjoignant l’Etat à déclencher un plan d’urgence, notamment pour garantir un accès effectif aux hôpitaux publics.
A l'hôpital de Lannion, les urgences de nuit sont régulées depuis mars 2024. (Damien Meyer/AFP)
publié le 3 septembre 2024 à 21h45

Les édiles arrivent par grappes, ce mardi 3 septembre, devant le tribunal administratif de Rennes. Ils ont fait la route ensemble, venus de l’ouest des Côtes-d’Armor pour répondre à une même convocation : quinze maires du département sont assignés par leur préfecture, qui demande l’annulation de leur arrêté sur l’accès aux soins. Depuis mai, 55 communes des environs de Guingamp et Lannion ont adopté un texte similaire, mettant en demeure l’Etat «d’initier dans les plus brefs délais un plan d’urgence pour l’accès à la santé dans les Côtes-d’Armor, garantissant des hôpitaux publics de plein exercice accessibles H24». Sans quoi l’Etat doit payer 1 000 euros par jour de retard.

Une initiative lancée par le conseiller guingampais Gaël Roblin (gauche indépendantiste) qui a essaimé dans ce territoire pauvre et rural, où la désertification médicale s’est accrue ces dernières années. Dans l’hôpital de Guingamp, les accouchements sont suspendus depuis avril 2023. Dans celui de Lannion, les urgences de nuit sont régulées depuis mars 2024. «Le but de la démarche, ce n’est pas de toucher les 1 000 euros. C’est de parler du fond, d’avoir un dialogue constructif», expose Sylvain Camus, maire de Ploulec’h, agacé par le décalage entre les problèmes qu’il constate sur le terrain et les satisfecit des services de l’Etat.

«Pas d’impact particulier», selon la préfecture

«Pour une IRM, il faut attendre six mois, un an pour une radio du genou si ce n’est pas urgent», affirme Xavier Compain, le maire de Plouha, venu en soutien