«On se demande toujours comment cela a pu nous arriver.» Bruno Fortier, l’ancien maire (divers droite) de Crépy-en-Valois (Oise), est encore perplexe. Il a pris des notes sur l’enchaînement des événements qui ont conduit, il y a maintenant cinq ans, à la mise sous cloche de sa ville de 14 000 habitants, quinze jours avant le reste du territoire. Pour lui, tout commence le jeudi 27 février 2020, à 7h30 du matin, par un coup de téléphone du patron de l’Agence régionale de la santé des Hauts-de-France de l’époque, Etienne Champion. «Il m’annonce le premier mort français du Covid, un enseignant dans notre collège, membre du conseil municipal d’une ville voisine et mari d’une enseignante dans notre lycée. Une première réunion est prévue avec le préfet dès 14 heures», se souvient l’ancien édile. La France découvre encore le Sars-CoV-2, les réactions sont fébriles. «Deux jours plus tard, j’ai fait un test à l’hôpital. Je suis arrivé dans un couloir recouvert de plastique avec des soignants en tenue de cosmonautes», retrace encore Bruno Fortier.

Pour ses administrés, commence alors une période douloureuse, entre peur, stigmatisation et manque d’informations