«Approcher, évaluer, assister. Ecouter sans juger. Réconforter, informer…» Sur le grand tableau blanc d’une salle de l’université de Bordeaux, Nancy Pascaud, psychologue, égrène les étapes clés des Premiers secours en santé mentale (PSSM). Face à elle, une dizaine d’étudiantes, de tous niveaux et de toutes filières, ont choisi de consacrer deux jours de leur temps libre pour s’initier aux gestes qui sauvent. Non pas en cas d’étouffement, de blessure grave ou d’arrêt cardiaque, mais pour venir en aide à des personnes en détresse psychique. Par des mises en situation, les futurs «secouristes en santé mentale» ont quatorze heures pour s’entraîner à réagir face à une crise et apprendre à repérer des signes de dépression, d’anxiété, des addictions, des pensées suicidaires… Sans soigner ou «sauver» – ce n’est pas leur rôle – mais pour orienter, soutenir, en ouvrant un espace d’écoute.
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Sur les bancs de la classe, Sophie (1), 23 ans, future orthophoniste, a décidé de s’inscrire après avoir rencontré des patients qui semblaient «déprimés» lors de son dernier stage d’étude. «J’avais déjà fait la formation en premiers secours physiques, je me suis dit que ce serait un bon moyen de compléter. Pour moi, l’un et l’autre sont aussi importants, ça forme un tout.» A ses côtés ce jour-là, beaucoup de femmes engagées dans des associations étudiantes. Elles ont franchi le pas afin de mieux identifier leurs camarades en souffrance en soirée. En cas de crise de panique ou de c