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Santé

Prise en charge des affections longues durée : l’assurance maladie pourrait baisser les remboursements des cures thermales

Dans le viseur de la cure de rigueur gouvernementale, les personnes souffrant d’affection longue durée et suivant un traitement en hydrothérapie devraient être moins remboursées qu’auparavant, selon un projet de décret à venir.

Des curistes profitent des soins des thermes de Balaruc-les-Bains, dans l'Hérault, en mars 2025. (Guillaume Bonnefont/IP3)
Publié le 18/09/2025 à 17h48

C’est la douche froide qui se confirme. Les patients atteints d’affection longue durée (ALD) devraient bien avoir davantage à débourser qu’avant pour suivre une cure thermale prescrite dans le cadre de leur suivi thérapeutique. Après la Cour des comptes dans un rapport en avril, la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) dans ses propositions pour 2026, c’est l’exécutif, en pleine cure de rigueur, qui les a dans le viseur. Un décret envisage de baisser les remboursements de ces soins par l’assurance maladie, il devrait être soumis la semaine prochaine.

Selon ce projet de texte, évoqué ce jeudi 18 septembre par le Parisien et consulté par l’AFP, les patients en ALD qui bénéficient aujourd’hui d’un remboursement à 100% de leurs cures thermales n’auraient plus droit à l’avenir qu’au remboursement de l’ensemble des Français assurés, soit 65%.

Inquiétude du secteur

Interrogé, le président du conseil national des établissements thermaux (Cneth), Thierry Dubois, craint une mesure «extrêmement dommageable pour la profession», dans la mesure où les patients en ALD représentent environ 25% des patients en cure thermale.

Pourquoi cibler cette thérapie ? Son intérêt ne fait pas consensus au sein du corps médical, et des voix s’élèvent régulièrement pour questionner leur remboursement, comme la ministre démissionnaire de la Santé, Catherine Vautrin. Elle avait déclaré en juillet vouloir «interroger» le maintien du remboursement à 100% de ces soins pour les patients en ALD, dans le cadre des mesures destinées à freiner le dérapage des dépenses d’assurance maladie.

Le projet de décret doit être examiné la semaine prochaine par la commission de la législation et de la réglementation du conseil de la Caisse nationale d’assurance maladie, pour une entrée en vigueur le 1er février 2026.

Mais le gouvernement démissionnaire actuel, ne pouvant que gérer les affaires courantes, ne peut publier des décrets de ce type. Le recueil de l’avis (consultatif) du conseil de la Cnam permettra toutefois au prochain gouvernement d’adopter rapidement le décret si bon lui semble.