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Prix des mutuelles : la hausse des complémentaires santé atteindra 10 % en 2024, affirme UFC-Que Choisir

Contrairement à une première estimation de la Mutualité française, qui annonçait en décembre une augmentation de 8,1 %, l’association de consommateurs a recalculé l’augmentation. Qui devrait être plus salée que prévu.
Une première estimation de la Mutualité française annonçait en décembre une augmentation de 8,1 %. (Laure Boyer/Hans Lucas. AFP)
publié le 23 janvier 2024 à 9h43

C’est une augmentation qui va s’ajouter à d’autres. Les assurés vont subir une hausse de leur complémentaire santé «de l’ordre de 10 %» en 2024, et non de 8,1 % comme annoncée en décembre par la Mutualité française, selon une estimation annoncée ce mardi 23 janvier de l’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir.

Pour établir son évaluation, la Mutualité a en effet raisonné «à âge constant», sans prendre en compte le fait que des assurés basculent chaque année dans une tranche d’âge supérieure, passant dès lors à un tarif supérieur, explique Que Choisir. Si l’on prend en compte ces basculements, «en moyenne, c’est une augmentation de l’ordre de 10 % qui serait réellement subie par les consommateurs», souligne l’association.

Cette moyenne masque en outre «des évolutions bien plus importantes, notamment pour les retraités, puisque nous recensons des hausses de 25 % et même de 30 %», rapporte-t-elle.

Sur le fond, l’association de consommateurs dénonce notamment des frais de gestion qui varient «énormément» entre complémentaires, qui vont de «10 %» des cotisations collectées pour la mutuelle Pro BTP à «28 %» pour le courtier et grossiste en assurance April.

Pour l’ensemble du secteur, les frais de gestion restent «extrêmement élevés», de l’ordre de 20 % en moyenne des cotisations collectées, indique Que Choisir, reprenant une critique récurrente contre les complémentaires santé.

«Force est de constater que la concentration du secteur [de 1 074 acteurs en 2011 à 664 en 2022, ndlr] ne s’est pas accompagnée d’une rationalisation, ni d’économies d’échelle au bénéfice des assurés», conclut l’association.

Cette estimation intervient au lendemain de la confirmation d’une autre augmentation. Bercy et le ministère de la Santé ont en effet confirmé lundi que les franchises sur les médicaments et consultations médicales allaient doubler, respectivement «fin mars» et «d’ici début juin». Les malades sévères ou en affection longue durée en seront donc de leur poche, non pas de 50 euros comme le laisse croire le gouvernement, mais bien de 100 euros.