Le marché de la «puff» devrait bientôt partir en fumée. Les députés ont voté lundi 4 décembre au soir en faveur de l’interdiction de ces cigarettes électroniques jetables très populaires chez les jeunes, et mauvaises pour la santé ainsi que pour l’environnement. Porté par l’écologiste Francesca Pasquini et le macroniste Michel Lauzzana, le texte a fait l’unanimité à l’Assemblée nationale. Il va désormais prendre la direction du Sénat, dans l’espoir d’acter définitivement l’interdiction des puffs d’ici la fin de l’été. Cela permettrait en théorie de mettre un terme à une mode aussi récente que fulgurante, puisque ces vapes font un tabac en France, notamment chez les plus jeunes, depuis leur importation en 2021 depuis les Etats-Unis.
Analyse
Pour justifier cette mesure, l’écologiste Francesca Pasquini avait dénoncé le «succès fulgurant» chez les adolescents de ces «cigarettes électroniques jetables», aux «arômes qui évoquent l’enfance, chocolat, fraise» et aux «couleurs flashy», qui «se confondent facilement dans une trousse avec des stabilos». «Elles ne contiennent pas de tabac mais peuvent contenir de la nicotine», une substance addictive dénoncée par la députée des Hauts-de-Seine. Et c’est «une catastrophe pour l’environnement» car ces «puffs contiennent une petite batterie en lithium pas ou peu rechargeable et qui finit à la poubelle».
Cela fait plusieurs mois que le gouvernement compte interdire la puff. L’ancien ministre de la Santé François Braun avait ouvert les hostilités en mai, avant d’être imité par la Première ministre Élisabeth Borne en septembre, puis rejoint par l’actuel ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, qui a dépeint à son tour l’«aberration» que représente ce produit, au moment de présenter la nouvelle stratégie gouvernementale contre le tabac.
Côté calendrier, la puff peut souffler : elle a encore quelques mois devant elle. Après l’approbation probable du Sénat, l’exécutif français doit encore prévenir l’Union européenne de sa volonté. La Commission européenne aura alors six mois pour répondre. Dans la bataille contre ces petits tubes de plastique, la France ne fait toutefois pas cavalier seul : l’Allemagne, la Belgique et l’Irlande ont également amorcé leur interdiction.