On souffle un grand coup et on se calme. Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau s’est voulu rassurant ce mardi 3 septembre concernant les punaises de lit, après que plusieurs responsables politiques ont appelé le gouvernement à se saisir du sujet. «Je pense que ce n’est pas un motif à une panique générale», a assuré le ministre interrogé sur France Inter, reconnaissant toutefois que «quand vous avez des punaises de lit, c’est l’enfer».
La présence de punaises de lit a été signalée ces dernières semaines dans des cinémas, TGV, dans le métro parisien ou la zone d’attente de l’aéroport de Roissy. Mais tous ces cas ne sont pas avérés. De la taille d’un pépin de pomme, ces nuisibles se nourrissent la nuit, principalement de sang humain, se cachent le plus souvent dans les matelas ou sommiers et sont transportées dans les vêtements et bagages.
Pour les éliminer, un nettoyage minutieux du lieu infesté est indispensable et le recours à un service antiparasitaire spécialisé souvent nécessaire. «Ce qui me préoccupe, c’est que les gens ne se fassent pas “gruger” avec des boîtes qui leur font payer 2 000 ou 3 000 euros» pour les débarrasser de ces nuisibles, a affirmé Aurélien Rousseau qui a dénoncé des «abus». Le ministre de la Santé souhaite que le gouvernement puisse travailler «à la limitation de ces tarifs» et rappelle l’existence de 450 à 480 «professionnels agréés».
Interview
Plus largement, le président des députés Renaissance (parti présidentiel) Sylvain Maillard a annoncé ce mardi un texte transpartisan «début décembre» à l’Assemblée nationale. «Nous avons décidé de faire de ce sujet une priorité», a martelé le député de Paris, évoquant un «fléau».
«On a un premier sujet, c’est le recensement du phénomène. Nous ne savons pas aujourd’hui s’il y a plus de punaises de lit qu’en 2019», a déploré mardi Bruno Studer (Renaissance), déjà auteur d’un texte sur les punaises de lit en 2022. Outre le développement d’outils statistiques, le futur texte pourrait permettre de reconnaître le problème comme «une question de santé publique», a expliqué son collègue Robin Reda, lui aussi auteur d’un texte en 2021. Sylvain Maillard a également évoqué la question du «financement» d’un plan de lutte et les questions inhérentes aux «copropriétés».
«Nous avons perdu six ans. Le gouvernement n’a rien fait», a dénoncé dans la foulée la présidente des députés LFI Mathilde Panot, lors de la conférence de presse de son groupe, soulignant avoir «lancé l’alerte» en 2017, et déposé une «proposition de résolution en 2019». «C’est bien une proposition de loi en décembre mais l’urgence c’est d’agir maintenant», a-t-elle insisté, alors que son groupe a déposé de nouveau une proposition de résolution appelant, entre autres, à un plan national de prévention, un fonds d’urgence et à la création de services publics de désinsectisation.
«Rien à voir avec l’immigration»
Le ministre Aurélien Rousseau a en outre rappelé que la présence de punaises de lit n’avait «rien à voir avec l’immigration», en référence à une question jugée «raciste» par les députés LFI et Renaissance du journaliste Pascal Praud demandant récemment sur CNews si la recrudescence des punaises de lit pouvait être liée aux migrants.
Disparus de la vie quotidienne dans les années 1950, ces insectes ont fait leur grand retour depuis une trentaine d’années dans de nombreux pays développés à la faveur de modes de vie de plus en plus nomades, de consommations favorisant l’achat de seconde main et d’une résistance croissante aux insecticides.
Mise à jour : à 12 h 43, avec l’ajout des déclarations de Sylvain Maillard et de Mathilde Panot.