Voilà maintenant dix-huit mois que je vous tiens la jambe avec ce Journal de pandémie, et ça ressemble de plus en plus à ce film de Harold Ramis, Un jour sans fin, dans lequel Bill Murray est condamné à revivre encore et encore la même journée. Dix-huit mois qu’on n’arrive pas à sortir de l’ornière. Et qu’à chaque avancée, à chaque espoir fragile, succède une nouvelle déconvenue. De mois en mois, l’entropie augmente, le chaos grandit et la situation sociale se dégrade.
Nous avions vacciné. Sans relâche. Près des deux tiers de la population française. Protégé des gens de tous âges, en commençant par les plus vieux et les plus fragiles. Dans des conditions que j’ai trop souvent décrites pour les détailler à nouveau. Avec des approvisionnements fluctuants, un gouvernement incapable de gérer la logistique, des ordres et des contre-ordres constants. Et début juin ce premier coup d’arrêt à la dynamique, avec les annonces d’Olivier Véran : intervalle dérogatoire entre deux doses porté à huit semaines, nécessité impérative de réaliser les deux vaccins dans le même centre. Puis volte-face complète un mois plus tard, sur ces deux sujets, mais le mal était fait