L’information santé est un drôle d’objet. A l’image de la science, elle peut intimider, se présente parfois comme définitive alors qu’elle est souvent, comme toute info, le fruit de compromis. Ces jours-ci, deux affaires ou deux infos montrent parfaitement cet entre-deux informatif oscillant entre secret industriel et groupes de pression.
Premier cas ou première interrogation : il s’agit tout simplement de savoir où en est le fameux cœur artificiel Carmat, une prothèse dont on a vanté longuement la magnifique prouesse technologique qu’elle constitue. De fait, marche-t-elle bien ? Est-elle bien supportée ? Quel est le taux de survie ? Des questions banales mais nécessaires. Nous ne le savons pas, et cela alors même que, ces deniers jours, nous avons eu une communication régulière de la firme. Carmat a ainsi rendu public, la semaine dernière, un communiqué sur le thème «tout va mieux madame la marquise». Selon l’entreprise, cotée en Bourse, «la 26e implantation réalisée récemment a permis à Carmat d’atteindre le seuil de la moitié des 52 recrutements visés dans le cadre de cette étude réalisée exclusivement en France». En termes plus simples, le cœur a été implanté la moitié du nombre que s’est fixée une étude de validité, conçue afin d’obtenir le remboursement de ladite prothèse en France et aux Etats-Unis. «La poursuite de ce