Menu
Libération
Chronique «Aux petits soins»

Quand l’information médicale hésite entre secrets industriels et groupes de pression

Article réservé aux abonnés
Deux dossiers, le cœur artificiel Carmat et une étude sur le nombre de morts liées à la prise de l’hydroxychloroquine, montrent combien l’information médicale est loin d’être un fleuve tranquille.
Au siège de l'entreprise Carmat à Bois-d'Arcy (Yvelines), le 16 janvier 2024. (Anne-Christine Poujoulat/AFP)
publié le 17 septembre 2024 à 7h00

L’information santé est un drôle d’objet. A l’image de la science, elle peut intimider, se présente parfois comme définitive alors qu’elle est souvent, comme toute info, le fruit de compromis. Ces jours-ci, deux affaires ou deux infos montrent parfaitement cet entre-deux informatif oscillant entre secret industriel et groupes de pression.

Premier cas ou première interrogation : il s’agit tout simplement de savoir où en est le fameux cœur artificiel Carmat, une prothèse dont on a vanté longuement la magnifique prouesse technologique qu’elle constitue. De fait, marche-t-elle bien ? Est-elle bien supportée ? Quel est le taux de survie ? Des questions banales mais nécessaires. Nous ne le savons pas, et cela alors même que, ces deniers jours, nous avons eu une communication régulière de la firme. Carmat a ainsi rendu public, la semaine dernière, un communiqué sur le thème «tout va mieux madame la marquise». Selon l’entreprise, cotée en Bourse, «la 26e implantation réalisée récemment a permis à Carmat d’atteindre le seuil de la moitié des 52 recrutements visés dans le cadre de cette étude réalisée exclusivement en France». En termes plus simples, le cœur a été implanté la moitié du nombre que s’est fixée une étude de validité, conçue afin d’obtenir le remboursement de ladite prothèse en France et aux Etats-Unis. «La poursuite de ce