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Libération
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Qu’est-ce que la «grippe de la tomate», cette maladie détectée en Inde?

Depuis quelques semaines, environ 80 cas touchant les enfants ont été recensés en Inde. Si les symptômes sont gênants, avec notamment l’apparition de cloques rouges sur le corps qui donnent son nom à la maladie, ils ne sont pas graves.
Des enfants souffrant de diarrhée sont hospitalisés le 21 mai 2022 à Mirzapur, Uttar Pradesh, en Inde. (Ritesh Shukla/Getty Images. AFP)
publié le 1er juin 2022 à 18h01

Depuis le début du mois de mai en Inde, des cloques rondes et rouges sont apparues sur les pieds, les mains et la bouche d’un peu plus de 80 enfants. Ces éruptions cutanées sont les principaux symptômes de la «grippe de la tomate», qui touche les petits de moins de 5 ans. Elle peut être confondue avec la variole du singe, une autre maladie dont la confirmation de plusieurs cas en Europe et en Amérique du Nord avait suscité début mai une vague d’inquiétude.

Quels sont les symptômes de la «grippe de la tomate» ?

Elle se manifeste par des cloques très irritantes qui parsèment les pieds, les mains et le visage des personnes contaminées, et doit son nom à la vague ressemblance entre ces boursouflures et le fruit d’été. D’autres symptômes peuvent apparaître, comme la nausée, la diarrhée, une forte fièvre, de la toux ou encore des crampes d’estomac.

Pour autant, Benjamin Rossi, infectiologue à l’hôpital Robert-Ballanger d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), se veut rassurant. «Je pense que certains médecins en Inde se sont inquiétés car des symptômes comme les lésions sur les paumes, les plantes des pieds et le visage rappellent la variole du singe, mais ce n’est pas le cas», assure le médecin à Libération, qui relativise : de nombreux virus et micro-organismes sont découverts tous les jours.

Faut-il s’inquiéter de ce nouveau virus ?

La maladie est contagieuse, mais aucune forme grave n’a pour l’heure été détectée et les symptômes disparaissent au bout de huit à dix jours. «La poussée épidémique d’une maladie virale chez l’enfant a posé des questions dans un contexte mondial de variole du singe, mais il ne faut pas basculer sur le versant émotionnel dès que l’on découvre une nouvelle maladie», ajoute Benjamin Rossi.

De leur côté, les autorités indiennes ont lancé des campagnes de prévention pour éviter la propagation du virus, en demandant aux habitants de faire plus attention à leur hygiène. Une semaine après l’apparition du premier cas dans l’Etat du Kerala, son voisin, le Tamil Nadu, a mis en place un système de dépistage obligatoire des enfants de moins de 5 ans qui entrent sur le territoire, rapporte India Today.

D’où provient le virus ?

Depuis le repérage du premier cas, le 6 mai, les quelque 80 malades ont tous été recensés dans l’Etat du Kerala, dans le sud-ouest de l’Inde. Mais le virus reste assez méconnu : on ignore son origine et son mode de transmission. D’ailleurs, la plupart des virologues et infectiologues contactés par Libération ne connaissent pas la maladie.

Benjamin Rossi remarque néanmoins des similitudes entre la grippe de la tomate et le syndrome pied-main-bouche, une maladie virale qui se caractérise également par de la fièvre et des éruptions cutanées. «Mais il est difficile d’affirmer que les deux virus sont liés car nous avons encore très peu de données», temporise l’infectiologue.

Y a-t-il un traitement ?

Pour l’instant, aucun traitement n’existe. La seule solution est de traiter les effets secondaires en s’hydratant beaucoup et en se reposant.