Une mèche de cheveux roux s’échappe d’un turban en madras bleu. Au-dessus des flots, assise à l’avant d’une pirogue en bois, Martine Sadoine s’est à demi retournée pour tendre à l’objectif un sourire éclatant, yeux pétillants derrière les lunettes de vue. Une large bande de dentelle blanche froufroute sur ses épaules découvertes. Ça sent les vacances, l’aventure, l’ouverture. Après son décès à Valenciennes (Nord), le 6 mars à l’âge de 64 ans, ses proches ont choisi ce cliché pour refléter la personnalité de cette femme engagée qui «s’est battue toute sa vie contre les discriminations et les préjugés, l’homophobie, le racisme», retrace Johanna, sa fille aînée, alors que la proposition de loi sur l’aide à mourir devrait être votée en première lecture à l’Assemblée nationale mardi 27 mai.
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Au moment de la photo, la Nordiste, guichetière à la CAF, est malade depuis longtemps déjà. La découverte de sa séropositivité, au tournant des années 2000, a été un choc pour la quadragénaire. Qui, dès lors, poursuit une vie sous suivi à l’hôpital de Tourcoing, avec un traitement par trithérapie. Une quinzaine d’années plus tard, les problèmes