Le chef de l’Etat a de nouveau tenté une belle opération d’équilibriste, cette fois sur le sujet brûlant du professeur marseillais. «Didier Raoult a parfois une parole médiatique qui a conduit à des réactions et surréactions et qui peut-être a pu créer ces phénomènes», a répondu Emmanuel Macron à la question d’une journaliste sur le faible taux de vaccination, proche d’à peine 30 %, dans les Quartiers Nord de la ville.
«Mais moi je ne rentre pas dans ces débats, il faut qu’on continue à avoir de grands scientifiques, qu’ils participent à la construction de la science», a insisté le président de la République, avant de préciser : «Il faut rendre justice à Didier Raoult qui est un grand scientifique.»
Mea culpa présidentiel ?
Emmanuel Macron a néanmoins regretté que «collectivement, pendant plusieurs mois, nous avons sans doute eu un mauvais usage du débat scientifique en en faisant un débat médiatique».
«Sur ces sujets, il faut se rendre au consensus scientifique et des autorités de santé», et le consensus, c’est que «le vaccin est efficace, le vaccin est sûr, et [que] c’est de très loin le principal moyen de vaincre ce virus», a-t-il insisté. Récemment encore, le médecin marseillais a tenu des propos ambigus, mettant en doute l’efficacité de la vaccination.
Didier Raoult, officiellement à la retraite depuis ce mercredi en tant que professeur d’université-praticien hospitalier, pourrait perdre son poste de directeur de l’IHU Méditerranée Infection le 17 septembre lors de la prochaine réunion du conseil d’administration de l’institut. Deux de ses 18 membres, l’Assistance publique-hôpitaux de Marseille, dont fait partie l’IHU, et Aix-Marseille Université, se sont prononcées en faveur de son remplacement. Raoult, lui, accuse le nouveau directeur de l’IHU, venu de Paris, de vouloir «faire le ménage».
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Par ailleurs, Emmanuel Macron n’a pas exclu jeudi à une extension de l’obligation du pass sanitaire au-delà du 15 novembre dans les territoires sous forte pression de l’épidémie de Covid-19. «Il est trop tôt pour le dire» mais «si l’épidémie [de Covid-19] est encore présente dans les semaines qui viennent, il faudra se laisser cette possibilité pour les territoires qui sont les plus touchés», a indiqué le chef de l’Etat.
Cet instrument «provisoire […] évite de fermer les structures. C’est parce qu’il y a le pass sanitaire qu’on n’a plus besoin de fermer les restaurants, les cafés, les théâtres, les cinémas, les salles de spectacle, les activités sportives», a fait valoir le président de la République. Selon lui, la situation épidémique, «en particulier en outre-mer», pourrait rester «très tendue», après la mi-novembre. Une éventuelle prolongation devrait toutefois faire l’objet d’un texte de loi au Parlement, la loi relative à la gestion de la crise sanitaire votée le 5 août prévoyant en effet la fin de ce certificat sanitaire au 15 novembre.
Obligatoire depuis le 21 juillet dans les lieux (culture, loisirs, sports, salons…) accueillant plus de 50 personnes, le pass sanitaire a été étendu le 9 août à l’accès aux hôpitaux sauf urgences, aux bars et restaurants, aux grands centres commerciaux sur décision préfectorale et le 30 août aux 1,8 million de salariés au contact du public.