Il n’y a pas de surprise dans sa voix, mais il s’exclame tout de même, smartphone à la main : «Un énième coup de bambou.» La décision est tombée, un peu en avance, à 16 heures. L’extension du pass sanitaire a été validée ce jeudi par le Conseil constitutionnel. Soupirs dans les rangs du rassemblement statique organisé à quelques mètres des «sages» qui ont tranché.
«C’était joué d’avance», lâche Patrice. Avec Marie-France, ils sont venus en train de Soissons, dans l’Aisne. «Manifester à Paris, c’est une première», assure l’homme de 66 ans. Le pass sanitaire les a poussés à descendre dans la rue. Il égrène : «Pas de resto, pas de sortie, pas de cinéma… Je ne suis pas du tout opposé au vaccin, mais là, c’est nous pourrir la vie jusqu’à ce qu’on crève. Autour de nous, on voit des personnes qui se forcent à se faire vacciner pour ne pas perdre leur job alors qu’elles doutent.» Sylvie, 58 ans, serveuse à Paris, est dépitée. Pour elle, «hors de question de vérifier les pass des clients à l’entrée. Ce sera au patron de le faire». Et d’affirmer : «Pour continuer de travailler, il m’a proposé de me faire une prise de sang tous les mois.»
Gilet jaune de la première heure
A quelques kilomètres de là, dès l’annonce de la décision des juges constitutionnels, une manifestation d’une cinquantaine de manifestants s’élance de Port-Royal direction le quartier du Louvre, où les deux mobilisations doivent se rejoindre en fin de journée. «Des gilets jaunes et des citoyens lambda», n