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Journal d'épidémie

Rémunération des médecins : le «management toxique» de l’Assurance maladie sur le dos des patients

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Journal d'épidémie, par Christian Lehmanndossier
Christian Lehmann est médecin et écrivain. Il revient sur la manière dont l’Assurance maladie négocie les tarifs des consultations avec les syndicats médicaux, entre surcharge de travail et intéressement individuel.
(Arnaud le Vu /Hans Lucas via AFP)
publié le 18 mars 2024 à 7h50

On prend les mêmes et on recommence. Ou comme le prophétisaient les Shadoks : «En essayant continuellement on finit par réussir. Donc plus ça rate, plus on a de chance que ça marche.» Un an après l’échec des négociations conventionnelles entre syndicats médicaux et Assurance maladie, les mêmes protagonistes se retrouvent pour tenter d’accoucher d’un accord conventionnel censé régir les modalités de fonctionnement et de rémunération des médecins de ville.

Pour la profession médicale, c’est l’heure de vérité. Les déserts médicaux s’étendent, et il suffit de jeter un œil sur la pyramide des âges des médecins libéraux pour comprendre que les choses vont s’aggraver pendant encore au moins cinq ans, et ne pourraient alors amorcer une amélioration que si l’exercice en ville retrouve une certaine attractivité, ce qui n’est plus le cas depuis longtemps, avec un pourcentage d’installation de jeunes médecins désespérément bas.

Pour Thomas Fatôme, directeur de l’Assurance maladie, il s’agit de convaincre les médecins de signer un contrat présenté comme gagnant-gagnant dans leque