Le gouvernement va-t-il accorder un sursis aux «médecins mercenaires» de l’hôpital public ? Depuis quelques jours, les échanges du cabinet du ministre de la Santé, Olivier Véran, avec les syndicats et les directions hospitalières s’intensifient. A tel point que ces derniers s’attendent à un «bougé imminent» du ministre, ce que confirme son cabinet : une décision devrait être annoncée en milieu de semaine. Au centre des discussions, un possible report de l’entrée en vigueur d’une disposition de la loi Rist aux allures de révolution pour l’hôpital. Laquelle prévoit qu’à compter du 27 octobre, tout établissement public de santé qui acceptera de verser aux médecins intérimaires des rémunérations supérieures au plafond légal ne sera plus remboursé par le comptable public. De quoi mettre un coup d’arrêt aux dérives ruineuses pour les hôpitaux et la Sécu. Il y a six mois, les praticiens hospitaliers avaient applaudi cette disposition des deux mains.
Mais à dix jours de la bascule, les mêmes sont debout sur le frein. Le stress est tel que des élus ne reculent pas devant le coup d’éclat pour «sauver» leur hôpital. Ainsi de Jean-Marc Nesmes, 78 ans, maire de Paray-le-Monial (Saône-et-Loire). Le 3 octobre, le président du conseil de surveillance de l’hôpital de la commune annonce urbi et orbi entamer une grève de la faim pour dénoncer une «décision de Paris qui s’applique aveuglément sur tout le territoire». Rassuré par son échange avec l’agence régionale de santé (