Menu
Libération
Santé

Respirateurs médicaux : le fabricant Philips interrompt la vente de ses appareils aux Etats-Unis

En attendant de respecter les engagements réclamés par l’administration américaine, le fabricant néerlandais annonce ce lundi 29 janvier stopper la vente de ses appareils de thérapie du sommeil ou de soins respiratoires, qui pourraient aller jusqu’à causer des cancers.
Le siège de l'entreprise à Varsovie, en Pologne, le 29 juillet 2021. (Beata Zawrzel /NurPhoto. AFP)
publié le 29 janvier 2024 à 11h18

Plusieurs modèles de respirateurs défectueux avaient déjà été rappelés en juin 2021 dans le monde entier. Cette fois, le fabricant néerlandais de dispositifs médicaux Philips a annoncé ce lundi 29 janvier l’interruption des ventes aux Etats-Unis d’appareils respiratoires pour l’apnée du sommeil. L’ancien géant de l’électronique devenu une entreprise de matériel médical, a conclu un accord avec les autorités américaines. Celui-ci consiste en une «feuille de route» d’objectifs permettant à Philips de se conformer aux exigences réglementaires.

«Tant que les exigences pertinentes du décret d’autorisation ne seront pas remplies, Philips Respironics ne vendra pas de nouveaux […] appareils de thérapie du sommeil ou autres appareils de soins respiratoires aux États-Unis», a déclaré le patron de Philips, Roy Jakobs, dans un communiqué. «Je suis conscient et m’excuse pour la détresse et l’inquiétude causées», a-t-il ajouté.

Les respirateurs, destinés à aider les patients à mieux respirer, sont utilisés entre autres contre l’apnée du sommeil. Problème : ces ventilateurs contiennent une mousse insonorisante qui perd des particules, que l’utilisateur inhale ou ingère. Le risque immédiat, signalé par de multiples patients, est une irritation, de la toux ou des maux de tête. Plus alarmant encore, le groupe a aussi évoqué un risque «potentiel» de cancers à long terme, même si aucune étude ne peut venir le confirmer.

En France, 370 000 personnes faisaient usage de ces appareils en 2022, et 1,5 million d’autres dans toute l’Europe.

«Surchauffe»

Le groupe a précisé avoir mis de côté 363 millions d’euros au quatrième trimestre pour régler l’accord, qui doit encore être finalisé et nécessite une approbation de la justice. L’Agence américaine des médicaments (FDA) avait conseillé en novembre 2023 aux patients utilisant la machine DreamStation 2 de Philips de surveiller attentivement l’appareil «pour détecter tout signe de surchauffe». L’ancien géant de l’électronique a affirmé en mai qu’il était «peu probable» que ses appareils portent préjudice aux patients, mais les autorités sanitaires américaines ont demandé en octobre des tests supplémentaires.

Avec ces dysfonctionnements suspectés, Philipps subit de lourdes répercussions sur ses finances. Outre l’annonce en janvier 2023 de la suppression d’ici 2025 de 6 000 emplois, le fabricant estime avoir perdu 463 millions d’euros en 2023, et 1,6 milliard d’euros en 2022.