«Alors là, je suis debout assis.» Installé sur un tabouret à la brasserie Le Compas, dans le centre de Paris, Stéphane se marre. Il pose un pied à terre, relève légèrement les fesses de son siège : «Maintenant, je suis un peu debout.» Avant de reprendre la dégustation de son café de mi-journée et de disparaître derrière son journal en riant, le cinquantenaire lâche sa conclusion : «C’est ridicule.»
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Et pourtant, à partir de lundi, verres de bière et tasses de cappuccino devront se déguster assis. Et pas autrement. Ordre de Jean Castex. La mesure fait partie de l’arsenal – parfois baroque – annoncé lundi par le Premier ministre, à l’issue d’un nouveau conseil de défense sanitaire consacré à la lutte contre la cinquième vague et le variant omicron.
De l’autre côté du comptoir du Compas, Sylvain essuie habilement les verres les uns après les autres. Un air de jazz feutré parfait le décor vieilli du café et le serveur enchaîne les réponses, las. Qu’attendait-il du gouvernement ? «Rien.» Qu’est-ce que ça va changer dans son commerce ? «Rien.» Et, surtout, à quoi cela va servir ? «A rien.» «Que les clients soient assis ou debout, vous pensez vraiment que ça va changer quelque chose au Covid ? Mais bon, au moins on reste ouvert», observe-t-i