Menu
Libération
Analyse

Sanofi et le Doliprane, une vente dure à avaler

Article réservé aux abonnés
Pour l’heure, l’exécutif ne s’oppose pas à la cession de la filiale de médicaments grand public, comme le Doliprane, par Sanofi à un fonds d’investissement américain. Malgré les nombreuses critiques, et le risque de perte d’emplois et de souveraineté sanitaire à terme.
Visite du ministre de l'Economie, Antoine Armand, à l’usine Sanofi, site de production du Doliprane, à Lisieux (Calvados), le 14 octobre 2024. (Clément Martin/Hans Lucas)
publié le 14 octobre 2024 à 20h54

Deux ministres pour une opération de service avant vente. En plein débat sur les finances de l’Etat, l’exécutif a dépêché son ministre de l’Economie, Antoine Armand, et celui délégué à l’Industrie, Marc Ferracci, le 14 octobre, à l’usine Sanofi de Lisieux (Calvados). Leur mission ? Tenter de rassurer sur le projet de prise de contrôle d’Opella, la branche de produits grand public de la firme tricolore à un fonds de pension américain. Dans son portefeuille : une centaine de médicaments comme celui le plus consommé en France, le Doliprane.

L’antidouleur à base de paracétamol, qui manque déjà de temps à autre en pharmacie, est sur le point de passer sous pavillon américain. De quoi craindre une perte de souveraineté sanitaire dont l’enjeu a pourtant été mis en lumière lors de la pandémie de Covid-19, à coups de batailles entre les nations pour approvisionner leur population en produits de santé. Les Etats-Unis n’avaient pas hésité à rafler une commande française de masques sur le tarmac d’un aéroport ch