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Libération
Chronique «Aux petits soins»

Sanofi, ni vigilant ni transparent dans l’affaire de la Dépakine

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Le tribunal de Paris a estimé ce mercredi que le plus grand laboratoire français avait manqué à «son obligation de vigilance et d’information» concernant les risques de son médicament antiépileptique. Il a également ouvert la possibilité d’une action de groupe pour les victimes.
Sanofi a annoncé mercredi sa décision de faire appel, poursuivant sa stratégie de ne reconnaître aucune faute ni retard, et refusant d’indemniser les victimes. Une usine du laboratoire à Mourenx (Pyrénées-Atlantiques). (Mehdi Fedouach /AFP)
publié le 5 janvier 2022 à 17h41

La décision est claire. Et c’est une première en France. Le tribunal de Paris a estimé ce mercredi que le laboratoire Sanofi avait «commis une faute en manquant à son obligation de vigilance et à son obligation d’information» concernant les risques pour le fœtus en cas de prise de son médicament Dépakine pendant la grossesse. Il a par ailleurs estimé «recevable» l’action de groupe présentée par l’association de victimes de la Dépakine contre le laboratoire, ouvrant la voie à une première judiciaire dans le domaine de la santé.

Chronique «Aux petits soins»

Touchant le plus grand laboratoire français, la nouvelle est de taille mais elle suscite un sentiment mitigé. Elle est symptomatique d’une histoire qui se répète. Ce sont en effet toujours les mêmes procédés, les mêmes blocages, et surtout les mêmes lenteurs. Comme lors de l’affaire de l’hormone de croissance ou lors du scandale du Médiator, il faut du courage et de l’obstination pour empêcher que l’affaire ne soit enterrée. Le travail de l’Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant (Apesac), – créée par Marine Martin, une mère dont deux des enfants sont atteints de tro