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Santé mentale des étudiants : une grève et des signaux de détresse

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Dans le Ve arrondissement de Paris, depuis lundi, le Bureau d’aide psychologique débraye pour protester contre le manque de moyens et l’état dégradé de la santé mentale des élèves.
En 2021, 43 % des étudiants étaient en détresse psychologique. (Voisin/Phanie)
par Raphaëlle Branche, professeure à l'université Paris-Nanterre
publié le 9 octobre 2024 à 21h28

A l’occasion des «Rendez-vous de l’histoire», qui se tiennent à Blois du 9 au 13 octobre 2024, les journalistes de Libération invitent une trentaine d’historiens pour porter un autre regard sur l’actualité. Retrouvez ce numéro spécial en kiosque jeudi 10 octobre et tous les articles de cette édition dans ce dossier.

Bapu. Bureau d’aide psychologique universitaire : quel nom rassurant ! Les étudiants ont en effet un fort besoin d’aide psychologique. Ils étaient 29 % en détresse avant la pandémie, 43 % en 2021, selon l’Observatoire de la vie étudiante. La situation ne s’est pas améliorée car les causes sont multiples : famille, finances, maladies, handicaps. A l’université de Paris Nanterre, par exemple, 30 % des étudiants percevaient comme mauvais leur état de santé psychologique en 2022, selon un rapport paru en 2024. A Paris, une quinzaine de personnels soignants à mi-temps travaille au Bapu de la rue Henri-Barbusse (Ve arrondissement). Ils reçoivent entre 500 et 600 étudiants chaque année. Depuis lundi, ils sont tous en grève pour la semaine. La Croix-Rouge française, qui gère le lieu et trois centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP), également en grève, a décidé de geler trois postes. «On a expliqué aux patients qu’on ne pouvait pas faire les séances et qu’on bloquait, explique Yann Diener, psychanalyste et gréviste. Les premiers mots des étudian