En dépit des aléas politiques, la santé mentale devrait bel et bien rester grande cause nationale en 2025. Mais comment y croire, tant les effets d’annonces sur la psychiatrie se sont succédé depuis quelques années sans aucune suite, ni consistance ? Et croire en quoi ? Dans ce monde éclaté de la santé mentale, comment avancer, sans que cela ne tire de tous les côtés ?
Le 3 décembre, à l’initiative du site VIF-fragiles (1), les différents acteurs sont venus débattre ensemble, ce qui leur arrive rarement. Il y avait là Maeva Musso, présidente de l’Association des jeunes psychiatres et jeunes addictologues ; Emmanuelle Rémond, présidente de l’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapés psychiques (Unafam) ; Claire Compagnon, membre du collège de la Haute Autorité de santé (HAS) où elle préside le groupe de travail «santé mentale et psychiatrie» ; Bruno Falissard, pédopsychiatre et directeur du Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations. Le thème du débat : «Grandes causes, petits effets ?» Ils ont échangé longtemps, n’étaient souvent pas d’accord, mais avec l’envie commune que cela bouge. Il fallait d’abord répondre à la question : qu’est-ce qui ne va pas, docteur ?
«Retard pour accéder aux soins»
Ce sont, au préalable, des problèmes démographiques qu’il faut affronter, pour la psychiatre Maeva Musso : «Aujourd’hui, 48 % des postes de psychiatres à l’hôpital sont non pourvus, la moyenne d’âge de ceux qui exercent est de 62 ans. Nous sommes à un moment charniè