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Libération
Peau neuve

Scandale des Ehpad : deux ans après, Orpea veut se faire oublier et devient Emeis

Le directeur général a annoncé ce mercredi 20 mars le changement de nom du groupe d’Ehpad privés, un moyen de marquer «une nouvelle étape de sa refondation» deux ans après les révélations sur des maltraitances et des manquements dans la gestion du personnel.
Le logo d'Orpea à Paris, en mars 2022. (Myriam Tirler/Hans Lucas. AFP)
publié le 20 mars 2024 à 13h07

Un nouveau nom pour un nouveau départ ? Le groupe d’Ehpad privés Orpea a décidé de se renommer en Emeis, pour «marquer une nouvelle étape de sa refondation», deux ans après le scandale des pratiques de son ancienne direction, a annoncé ce mercredi 20 mars son directeur général Laurent Guillot. Le groupe se trouve dans la tourmente depuis la parution le 26 janvier 2022 d’un livre-enquête, les Fossoyeurs, écrit par le journaliste Victor Castanet. Il y dénonce une maltraitance des résidents, un usage abusif des fonds publics et des manquements dans la gestion du personnel.

«La marque Orpea était très abîmée, elle était devenue synonyme de scandales, il était important de changer de nom», a concédé le dirigeant du géant des maisons de retraite, cliniques privées et services d’aides à domicile qui emploie 76 000 personnes dans le monde, dont 28 000 en France. «Emeis – qui veut dire «nous» en grec ancien – représente bien le projet de refondation que nous avons lancé en novembre 2022 : un projet collectif avec nos 76 000 collaborateurs, avec nos patients, nos résidents et l’ensemble des acteurs de soins», a précisé Laurent Guillot. Et d’affirmer : «Nous avons face à nous un défi majeur en termes de santé mentale, physique et de grand âge, et ce «nous» collectif inclut les collaborateurs, les patients, les résidents, leurs familles et le système de soins, car c’est collectivement qu’on peut faire face à ce défi de civilisation.» Emeis, que le groupe écrit entièrement en minuscules, se dote également d’un nouveau logo, des mains symbolisant les métiers du soin.

Lourdement endetté, le groupe qui gère 350 établissements en France a été sauvé de la faillite par la Caisse des Dépôts, bras armé de l’Etat, qui, avec un consortium, en a pris le contrôle en décembre 2023. L’été dernier, Orpea a rétabli le dialogue social et signé un accord social prévoyant des mesures en faveur des salariés, une première en quinze ans.