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Scandale du Mediator : devant la justice, recours à la case départ

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Mediator, le procèsdossier
A partir de lundi et pendant six mois, la justice va de nouveau étudier la responsabilité des laboratoires Servier, condamnés en 2021 pour «homicides et blessures involontaires» et «tromperie aggravée» dans l’affaire de l’anorexigène. Mais la question de la complicité entre autorités sanitaires et politiques reste en suspens.
Le 29 mars 2021 à Paris lors du délibéré du procès en première instance des laboratoires Servier. (Marc Chaumeil/Libération)
publié le 8 janvier 2023 à 18h19

De nouveau, la démesure. Ce lundi s’ouvre à Paris le procès en appel du Mediator, ce coupe-faim qui a provoqué plus d’un millier de morts. Et comme en première instance, dans ce dossier, tout a une dimension gigantesque : une centaine de témoins, 692 tomes de procédures, 7 500 parties civiles, sans oublier une décision de première instance de près de 3 500 pages. Sur le banc des prévenus, une personne physique – l’ex-numéro 2 du groupe Servier Jean-Philippe Seta –, les laboratoires Servier et six personnes morales poursuivies. Six mois d’audience sont prévus pour à nouveau décortiquer ce scandale sanitaire sans pareil, après que le parquet, mais aussi les laboratoires Servier, ont interjeté appel de la décision.

«Au mépris de la santé»

Que peut-on attendre de ce procès ? En mars 2021, quand le jugement avait été rendu, les réactions avaient été partagées. Les parties civiles attendaient une décision «historique», avec des amendes allant jusqu’à 1 milliard d’euros, mais aussi avec des peines de prison pour les anciens dirigeants de Servier, et surtout avec une interdiction d’exercice pour Servier en raison de son «crime industriel», comme l’avait qualifié la pneumologue Irène Frachon, qui avait révélé l’affaire (1). Le jugement s’était finalement montré moins sévère. Coincés par la barrière de la prescription mais aussi par la nécessité en droit de l’existence de preuves écrites