Les derniers chiffres de Santé publique France, publiés le 14 février, sont sans appel. Ils montrent une hausse de 23 % des idées suicidaires chez les 18-24 ans et de 58 % chez les 11-17 ans entre 2018 et 2021. Renaud de Tournemire, responsable d’une unité d’hospitalisation pour les adolescents au Centre hospitalier intercommunal de Poissy-Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) et vice-président de la Fédération française Anorexie Boulimie, décrit un service débordé : «On a un manque de lits en pédopsychiatrie et en pédiatrie pour adolescents, ça ne fait qu’augmenter depuis le Covid.»
Une situation qui le pousse parfois à «mettre des adolescents du côté des nourrissons, dans des lieux qui ne sont ni adaptés ni sécurisés avec un personnel qui n’a pas l’habitude». Pour faire face, les hôpitaux tentent de rediriger au mieux les patients vers des structures de soins publics comme les centres médico-psychologiques (CMP), premier maillon de la chaîne de prise en charge. «On sait qu’il faut parfois plusieurs années d’attente dans les CMP», souligne Jérôme Maillé, secrétaire général adjoint du Syndicat national des psychologues (SNP).