Que se passe-t-il donc de si grave à l’hôpital pour que chaque vendredi à 14 heures, des centaines de soignants observent un peu partout en France une minute de silence pour alerter sur «la mort annoncée de l’hôpital public» ? Comment expliquer qu’un lit sur cinq soit fermé dans les grands hôpitaux publics, comme l’a pointé en octobre l’enquête flash diligentée par le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy ? Taraudés par ces questions décisives pour l’avenir du système de soins, les sénateurs ont décidé d’y regarder de plus près. A l’issue de quatre mois de travaux et d’une centaine d’auditions, la Commission d’enquête sénatoriale sur «la situation de l’hôpital public» a ce jeudi rendu des conclusions embarrassantes pour un exécutif désormais enclin à regarder ailleurs.
Présidentielle
Premier constat, le Ségur de la santé, réponse donnée par Macron à la crise hospitalière, n’a rien résolu. Dix-huit mois plus tard, le malaise semble même s’être aggravé : «Il a été relaté à chaque audition, avec des témoignages émouvants de soignants mais aussi d’administratifs en grande souffrance, au bout du rouleau, confirme la rapporteure de la Commission, Catherine Deroche. La perte de sens dans le travail est manifeste. Elle tient notamment aux injonctions contradictoires, plus de qualité dans les soins mais aussi plus de productivité, ce qui n’est pas toujours compatible.»
«Les ressources humaines sont fortement fragilisées»
Même «d’une ampleur sans précédent», les revalorisations salariales accordées aux s