Après la tentative de la génération sans tabac, celle d’une génération sans carie ? Les Français entre 3 et 24 ans auront le droit, à partir de 2025, à un bilan gratuit chaque année chez le dentiste, a informé ce jeudi 7 novembre l’Assurance maladie. «Si on arrive à faire ça tous les ans jusqu’à 24 ans, on aura réussi un virage : c’est toute une génération dont le capital dentaire sera préservé», espère la directrice déléguée de l’Assurance maladie, Marguerite Cazeneuve. «La promotion de la santé dentaire dès le plus jeune âge, ça change la donne», soutient-elle.
Cette mesure sera en réalité une augmentation de la fréquence d’une mesure déjà mise en place depuis 2006. A l’heure actuelle, un rendez-vous est offert tous les trois ans aux enfants à partir de 3 ans, jusqu’à 24 ans. Le dispositif existant, «M-T dents», permet à 2 millions de patients de bénéficier d’un bilan gratuit, selon l’Assurance maladie. Cette consultation prévoit un examen bucco-dentaire et un entretien de sensibilisation avec le dentiste. Le remboursement inclut également d’éventuels soins nécessaires.
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L’Assurance maladie prévoit par ailleurs de mener plus d’actions de sensibilisation dans les écoles et de chercher à mieux communiquer auprès des publics «les plus éloignés des soins dentaires», notamment dans les établissements d’éducation prioritaires (ZEP), afin de toucher les plus modestes. A titre d’exemple, en Île-de-France, la proportion des enfants de grande section maternelle ayant des caries non traitées atteint 17,6 % en ZEP, contre 7,3 % hors-ZEP, selon le rapport de l’Observatoire régional de la santé publié en 2023.
Ces mesures préventives sont annoncées dans un contexte où l’Assurance maladie avait abaissé l’an dernier le taux de remboursements des soins dentaires. Depuis, elle renvoie une plus large part aux mutuelles qui avaient menacé d’augmenter leurs tarifs. Malgré les économies réalisées sur ce plan, l’Assurance Maladie n’envisage pas d’utiliser ces profits pour financer les actions de prévention dentaire des jeunes. Selon Marguerite Cazeneuve, «ce sont deux sujets très différents, même si on peut expliquer que l’objectif c’est d’investir directement dans la prévention».