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Sous-estimation du nombre de morts, disparité entre les continents… Cinq ans d’un monde sous Covid
ParAlice Clair
Journaliste - Infographie
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Julien GuillotJournaliste - Infographie
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Savinien de RivetJournaliste - Infographie
publié le 20 février 2025 à 8h35
Retour sur cinq années de pandémie, en chiffres et en graphiques
Des millions de morts depuis 2020.
La pandémie s’est répandue par vagues successives. Tout le monde se souvient de la première début 2020 et des confinements qui ont chamboulé nos vies, alors que nous guettions les signes d’une inversion de la courbe et la perspective d’un déconfinement. Ce n’était pourtant que le début, les vagues suivantes allaient être bien plus meurtrières. Le pic de décès avérés fut à 15000 décès par jour début 2021.
Le Covid-19 est découvert d’abord à Wuhan en Chine en décembre 2019 avant de se propager dans le reste du monde.
C’est en Europe et plus particulièrement en Italie que l’épidémie s’enflamme avec une vague telle que les premiers confinements sont instaurés.
C’est ensuite l’Amérique du Nord puis l’Amérique du Sud qui sont submergées. Aucun continent n’est épargné.
Avec l’arrivée de la vaccination et le développement de variants moins meurtriers, le Covid-19 a commencé à moins tuer dès 2022 pour devenir désormais une maladie saisonnière à l’instar de la grippe. Depuis 2023, la plupart des pays ont arrêté la comptabilisation systématique des décès dus au Covid.
Si on fait le bilan sur cinq années, c’est l’Europe qui paie le plus lourd tribut avec plus de 2 millions de morts. L’Afrique a été beaucoup moins touchée que les autres continents, mais il est possible que le manque de données fiables masque un bilan plus lourd.
Les pays avec le plus grand nombre de morts avérées sont les Etats-Unis de Trump, le Brésil de Bolsonaro, la Russie de Poutine et l’Inde de Modi. Les chiffres de la Chine sont vraisemblablement sous-évalués.
Si l’on rapporte le nombre de morts à la population de chaque pays, le Pérou se distingue particulièrement avec 6 600 décès pour 100 000 habitants. Une hécatombe expliquée en partie par un système de santé inadapté et une forte pauvreté. Le principal vaccin utilisé fut celui proposé par la Chine, sans doute moins efficace que d’autres. En Europe, la Bulgarie est la plus touchée avec 5 600 décès pour 100 000 habitants. C’est le pays européen qui a de très loin le plus faible taux de vaccination (30 % de la population contre 73 % en moyenne dans l’UE).
Si l’on ramène le nombre de morts à la population des différents continents, c’est l’Amérique du Sud qui a le plus souffert, devant l’Europe et l’Amérique du Nord. Les chiffres pour l’Asie sont sans doute sous-évalués notamment pour le début de la pandémie en Chine.
La campagne de vaccination a commencé en 2021 avec l’arrivée de plusieurs vaccins plus ou moins efficaces. Parmi eux, ceux de Pfizer, Moderna et AstraZeneca affichaient de meilleures statistiques que ceux développés par la Chine ou la Russie . Les pays riches se sont rués sur les premières doses, laissant les pays pauvres se tourner vers les vaccins les moins performants ou attendre plus longtemps pour profiter des meilleurs.
En superposant les courbes de mortalité et de taux de vaccination, on constate une forte diminution des décès en même temps que la vaccination se généralise.
Le journal «The Economist» a développé un modèle pour estimer la surmortalité due au Covid entre 2020 et 2024. Si les chiffres avérés par les comptages officiels dépassent 7 millions de morts, les estimations officieuses oscillent entre 19 et 35 millions.
Dans l’histoire récente, la pandémie de Covid-19 est une des plus meurtrières si l’on prend l’estimation moyenne de mortalité, à peu près équivalente à celle du sida qui dure depuis les années 80. La pandémie dite de la «grippe espagnole» a causé trois fois plus de morts.
Le premier décès dû au Covid-19 en France date du 14 février 2020. Le premier confinement arrivera un mois plus tard, et le bilan final de l’épidémie dans l’Hexagone sera d’au moins 168 000 morts.
Le pays a connu plusieurs vagues dont les plus meurtrières en 2020 et 2021 avant la diffusion de la vaccination.
La France ne compte plus les décès dus au Covid-19 depuis mi-2023, ce qui n’est pas le cas de l’Italie. Depuis le début de la pandémie, il existe un parallèle presque parfait entre les deux pays. En superposant les courbes, on peut imaginer que nous avons connu comme l’Italie deux autres vagues de Covid en 2023 et 2024, bien moins élevées que les précédentes. En regardant les données de surmortalité en France, ces vagues ont bel et bien existé chez nous, même si le lien avec le Covid n’est pas formellement avéré.
La baisse d’intensité des vagues de Covid-19 sont concomitantes avec la campagne de vaccination. Le taux de vaccination en France comme en Italie a très rapidement atteint plus de 80% de la population.
Dès lors, les décès dûs à la Covid-19 ont largement baissé, même si la maladie circule encore, à des niveaux bien moindres qu’auparavant.