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Libération
Chronique «Aux petits soins»

Sur la Dépakine, tout traîne, justice comme indemnisations

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Cela fait plus de dix ans que l’affaire autour de l’antiépileptique fabriqué par Sanofi a éclaté. Le laboratoire refuse de payer les indemnisations, la justice prend son temps et les victimes risquent de se lasser…
La prescription de Dépakine a été interdite pour les femmes enceintes en juin 2018. (Mahiout Karine/ABACA)
publié le 27 septembre 2022 à 6h56

Comment tenir, résister à la lenteur du temps ? On croit bien souvent que ce qui est remarquable dans l’action d’un lanceur d’alerte, c’est le courage de casser à un moment donné l’omerta autour d’une situation donnée. Dans le cas du Médiator comme maintenant dans celui de la Dépakine, l’énorme qualité des lanceuses d’alerte a été pourtant et surtout de ne jamais abandonner.

Car ce n’est jamais gagné. Irène Frachon a ainsi brisé le plafond de verre, en publiant Médiator 150 mg. Combien de morts ? (éd. Dialogues), en 2010, révélant au grand jour les dégâts de ce mauvais médicament, mais surtout elle a tenu bon, résistant à ceux qui lui disaient «que cela allait, qu’elle avait fait son devoir et qu’il fallait qu’elle passe à autre chose». Non, elle a continué, résistant à ceux qui banalisaient, et surtout elle a continué d’accompagner les victimes face à l’infinie lenteur de l’indemnisation. Dans le cas du dossier de la Dépakine – cet antiépileptique certes très efficace mais à ne surtout pas prescrire aux femmes enceintes en raison d’un danger élevé pour le fœtus –, Marine Martin est confrontée aux mêmes défis : tenir, ne pas lâcher