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Libération
Inquiétant

Surchauffe : la canicule de juin à l’origine de 480 morts non attendues

Les principales victimes de cette vague de chaleur exceptionnelle ont été les personnes de 75 ans et plus.
Dans l'Ehpad de Chauvigny (Vienne), lors d'une vague de chaleur, le 3 juillet. (Jean-François Fort /Hans Lucas. AFP)
publié le 23 juillet 2025 à 21h20

La «vigilance» n’a pas suffi. En dépit des appels urbi et orbi du ministre de la Santé, Yannick Neuder, à «adopter les bons réflexes», l’épisode caniculaire de juin a été meurtrier. Selon un bilan provisoire publié mercredi 23 juillet, Santé publique France (SPF) relève «au moins 480 décès en excès toutes causes confondues» sur les 60 départements touchés par l’envolée des températures entre le 19 juin et le 6 juillet. Principales victimes de cette vague de chaleur qualifiée d’«exceptionnellement longue et intense pour un début d’été» par Météo France : les personnes âgées de 75 ans et plus. Sur cette classe d’âge, SPF relève 410 décès en excès, soit 6,7 % de plus qu’attendu.

Pour un début de période estivale, le bilan est conséquent. On est cependant loin de la tragédie de 2003. Cette année-là, une vague de chaleur aoutienne particulièrement intense avait entraîné la mort de 15 509 personnes, provoquant un électrochoc chez les autorités sanitaires et dans l’opinion. Depuis lors, les initiatives se multiplient pour éviter de nouveaux drames : instauration d’une «vigilance canicule» par Météo France, installation de climatiseurs dans les maisons de retraite, formation des personnels des Ehpad aux gestes à adopter par grosse chaleur, ou diffusion de message de prévention dans la population. Encore insuffisant : SPF évalue à 2 816 décès l’excès de mortalité lié aux trois vagues de chaleurs de l’été 2022, le deuxième plus chaud enregistré depuis le début du XXe siècle.

Pour Santé publique France, ces drames à répétition témoignent de «l’importance de mettre en place des mesures de prévention pour diminuer l’impact de la chaleur, durant les canicules mais aussi durant tout l’été», et de «la nécessité d’une stratégie d’adaptation au changement climatique renforcée, au niveau national et territorial». A toutes fins utiles, l’agence le rappelle : sur la période 2014-2023, 70 % des décès estivaux dus à la chaleur ont eu lieu en dehors des jours de canicule, lorsque la vigilance était moindre.