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Dépendance

Surfacturation, publicité trompeuse, fraude : les services d’aide à domicile en proie à des anomalies endémiques

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Le handicap au quotidiendossier
Un rapport de la répression des fraudes met en lumière plus de 70 % d’irrégularités sur 360 sociétés d’aide à domicile prestataires contrôlées. Le secteur ne nie pas le constat mais plaide la bonne foi face à une réglementation mouvante et un manque de moyens publics.
A Port-Vendres (Pyrénées-Orientales) en novembre 2021. Pour les cas les plus graves, des signalements au parquet pour escroquerie aux aides publiques ont été effectués, et des procès-verbaux dressés concernant notamment la facturation d’heures alors que le bénéficiaire de l’aide était mort. (Morcillo/BSIP via AFP)
publié le 12 mai 2025 à 15h36

«Je vérifie toutes mes factures et, chaque mois, je me rends compte que j’ai des heures facturées qui n’ont pas été effectuées», confie Sylvain (1), Parisien de 50 ans atteint d’un lourd handicap. Il se dit régulièrement victime d’abus de facturation de la part de sociétés d’aide à domicile prestataires auxquelles il a recours 24 heures sur 24, et qu’il rémunère avec la prestation de compensation du handicap qu’il perçoit. «Ça peut varier de quelques heures à plus d’une dizaine par mois, ce qui se chiffre à plusieurs centaines d’euros de surfacturation à chaque fois», poursuit-il. Un cas loin d’être isolé, comme le révèle la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) dans un rapport publié fin avril, faisant état de plus de 70 % d’anomalies sur les 360 sociétés d’aide à domicile prestataires contrôlées dans 86 départements.

L’enquête fait état de manquements en matière d’information du consommateur sur les prix, sur la conformité des contrats, voire de démarches commerciales trompeuses comme l’absence de précisions sur les majorations de tarifs les week-ends et les jours fériés