Menu
Libération
Analyse

Syndrome du bébé secoué : des tribunaux aux hôpitaux, un sujet complexe et ultrasensible

Réservé aux abonnés

Le livre de la journaliste Sophie Tardy-Joubert publié ce jeudi 9 octobre plonge dans les débats qui entourent la suspicion du syndrome. Certains experts remettent en cause la fiabilité du diagnostic tandis que d’autres professionnels de santé alertent sur des maltraitances infantiles difficiles à repérer.

Les estimations s’accordent, en France, sur plusieurs centaines de victimes chaque année, majoritairement des garçons de moins de 1 an, voire de moins de 6 mois. (Cavan Images/Plainpicture)
Publié le 09/10/2025 à 17h23

Des nourrissons en pleurs, pris sous les aisselles ou par le thorax, agités d’avant en arrière si violemment que leur tête bascule, sans doute pour les faire taire. Le geste n’est pas seulement d’une extrême violence. Il est aussi décrit comme l’une des principales causes de traumatismes crâniens chez les nourrissons, entraînant des séquelles à vie, voire la mort. Ce «syndrome du bébé secoué» est au cœur du livre de la journaliste Sophie Tardy-Joubert, publié ce jeudi 9 octobre. Mais le Vertige du doute (1) n’est pas centré sur la prévention ou la prise en charge de ces nouveau-nés : il se concentre sur la polémique qui s’invite dans certaines salles d’audience.

La journaliste a donné la parole à ces parents ou assistantes maternelles qui assurent n’avoir commis aucune violence et dont l’avocat plaide pour une erreur de diagnostic du fait de critères peu solides. Beaucoup d’entre eux ont rejoint l’association Adikia qui, depuis 2017, milite contre les diagnostics de maltraitances estimés erronés.

«Lacunes scientifiques»

Il n’existe pas de données précises sur le nombre de victimes de ces gestes violents, mais les estimat