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Tarifs hospitaliers : les cliniques privées en «grève totale» en juin

Après l’annonce du gouvernement de revaloriser les tarifs des hôpitaux privés de 0,3 %, contre 4,3 % pour les établissements publics, la Fédération de l’hospitalisation privée appelle à la mobilisation à partir de juin.
Des employés protestent contre les niveaux de salaires à l'hôpital privé Saint-Martin de Caen, le 22 février 2024. (Lou Benoist/AFP)
publié le 3 avril 2024 à 20h59

La Fédération de l’hospitalisation (FHP) privée dénonce une décision «d’une violence inédite». Les hôpitaux et cliniques privés sont appelés à une «grève totale» à compter du 3 juin, pour dénoncer les nouveaux tarifs 2024 qui, selon eux, les «mettent en péril», annonce ce mercredi 3 avril la FHP.

«Réunie en comité exécutif exceptionnel, la Fédération de l’Hospitalisation Privée a décidé, en lien avec la totalité des syndicats des médecins libéraux, de réagir au choc provoqué» par les annonces gouvernementales sur les tarifs 2024. Les activités vitales comme la dialyse, la chimiothérapie ou la radiothérapie ne sont pas concernées par la grève, a écrit la FHP dans un communiqué. Les services qui «apportent des soins vitaux» ne seront pas arrêtés, et les établissements excluront toute action qui pourrait «aboutir à une perte de chance».

Revalorisation de 0,3 % des tarifs

La semaine dernière, le gouvernement a annoncé la revalorisation de 4,3 % des tarifs des hôpitaux publics et du secteur non lucratif en 2024, mais de seulement 0,3 % ceux des établissements privés. La FHP juge «inacceptable de ne pas accorder les financements nécessaires à l’augmentation des salaires dans le privé alors que cela est octroyé pour les professionnels de santé de tous les autres établissements».

Cette décision aggrave une situation «déjà critique», car les charges des hôpitaux et cliniques «augmentent de façon exponentielle», poussées par l’inflation, a-t-elle ajouté. La part d’hôpitaux privés en déficit, «passée de 25 à 40 % entre 2021 et 2023, atteindra dans ces conditions le niveau alarmant de plus de 60 % en 2024». «Face à l’absence regrettable de transparence et de concertation avec le ministre délégué en charge de la Santé», la FHP annonce «limiter ses interactions avec le ministère et les Agences régionales de Santé (ARS) aux seuls échanges indispensables».

Elle entend «déposer toutes les formes de recours juridiques possibles au national et auprès de chaque établissement de santé pour faire face à cette injustice», écrit-elle. Les cliniques n’ont «plus d’autre solution que d’entrer en grève», a indiqué le président de la fédération Lamine Gharbi, cité dans le communiqué. «Le gouvernement doit ouvrir les yeux : en affaiblissant l’hospitalisation privée, c’est tout le système de santé qu’il affaiblit». L’appel à la grève concerne tout le secteur de l’hospitalisation privée à but lucratif, soit 1 030 établissements où exercent plus de 200 000 professionnels de santé, dont 40 000 médecins libéraux, selon les chiffres de la FHP.