«Le cœur est reparti immédiatement, sans aucun dysfonctionnement et trois mois après, le patient va toujours bien», raconte avec fierté le professeur Guillaume Lebreton, chirurgien cardiaque. Prélevé sur un patient en état de mort cérébrale dans les Antilles, un cœur a été transplanté douze heures après à Paris, sur un patient de 70 ans en insuffisance cardiaque. L’organe a fait les 7 000 kilomètres dans un vol commercial d’Air France, en janvier. Une prouesse mondiale réalisée dans le cadre d’une étude pilote indépendante nommée «Pégase», fruit d’une collaboration entre l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et le centre hospitalier universitaire de Martinique et de Guadeloupe. Elle est soutenue par l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris et financée par des mécènes tels qu’Air France et l’Agence de la biomédecine.
Cet exploit a été rendu possible par une toute nouvelle machine, dite «de perfusion ex-vivo», de la taille d’une grosse glacière, fabriquée par la société suédoise XVIVO. «Elle préserve le cœur en l’arrêtant, en le refroidissant, mais surtout en lui perfusant en continu du sang à 8°C. Comme le cœur est arrêté et refroidi, il consomme peu et le peu dont il a besoin, la machine va lui apporter», développe Guillaume Lebreton. Habituellement, un cœur ne peut être conservé que quatre heures au maximum lorsqu’il est transporté dans une glacière «classique» sans assistance. Ce nouveau dispositif, baptisé XVIVO Heart Assist Transport, aide à «repousser les lim