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Libération
Reportage

Transferts de gamètes : au CHU de Rennes, une opération «inédite» de «solidarité»

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Pour optimiser les stocks de sperme congelé au niveau national, le centre de conservation des œufs et du sperme breton organise des transferts de gamètes vers d’autres régions, moins bien dotées. Une nécessité, alors que la demande a été multipliée par sept en deux ans, et que les stocks constitués sous l’ancien régime d’anonymat doivent être utilisés avant 2025.
Quelque 7 000 paillettes de sperme du Cecos de Rennes doivent rejoindre d’autres centres dans toute la France. (Damien Meyer/AFP)
publié le 31 mars 2024 à 12h14

C’est une sorte de salle des trésors. Une pièce pas bien grande, remplie de cuves métalliques sous contrôle permanent où patientent, rangés dans des gobelets plongés dans l’azote liquide, des milliers de petits tubes semblables à des cartouches de stylo-bille : ils renferment notamment des paillettes de sperme congelé, issu des dons. Chacune contient 3 à 10 millions de gamètes mâles. «Il y a des milliards de spermatozoïdes ici !» lance, jovial, Marc-Antoine Belaud-Rotureau, chef de service au centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme (cecos) de Rennes, rattaché au CHU.

Une réserve, accumulée au fil des ans, que le biologiste et son équipe sont aujourd’hui «contents» de partager. Après un premier transfert de 1 100 paillettes, organisé le 12 mars vers le cecos de Lille, six autres sont prévus dans les prochains mois : 271 tubes rejoindront Caen le 4 avril, 158 autres partiront pour Brest prochainement. Puis ce sera le tour des cecos de Nancy, Poitiers, Clamart et enfin Nantes. Quelque 3 000 paillettes doivent ainsi être livrées dans un premier temps. Une seconde phase de distribution est dans les tuyaux. «Il y a différents profils de centres : des cecos récemment créés, qui ont peu de stocks, d’autres qui ont un gros volume d’activité et des stocks importants, mais pas suffisants pour faire face à la demande», explique Ségolène Veau, biologiste de la reproduction au sein du cecos rennais, chargée de piloter ces transferts.

«Recevoir un don, ce n’est pas anodin»

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