C’est une maison de briques rouges, récente et bien entretenue, au milieu d’un plat pays. Une porte de garage noire et un petit chien qui aboie à notre présence étrangère. Une maison presque normale s’il ne s’en dégageait pas cette bonne odeur de boulangerie. Un parfum de pain cuit qui vous fait saliver. Il fait 30°C dans son garage quand Julien Blanquart sort les petits derniers de sa fournée. Deux fours électriques ont tourné toute la journée. Il a son parisien (meuble de fermentation pour le pain) sur le côté, des bannetons un peu partout, deux frigidaires pour la fermentation. Un carrelage tout neuf et des murs isolés. «Bienvenue dans mon fournil», sourit fièrement le trentenaire avec son tablier blanchi par la farine.
Dans la cuisine ouverte sur le salon, les premiers pains attendent sagement dans des paniers en osier. Tout est fait au levain naturel. Des bâtards normaux, aux graines, quelques boules, des baguettes, des sportifs et puis des pains au cacao. «Ceux-là partent vite en ce moment», commente le néo-boulanger. Après avoir passé son CAP en juin, le voilà qui vend son pain tous les vendredis dans le marché de son village, Hinges (Pas-de-Calais), et dans le casier d’un ami agriculteur, le dimanche et le mercredi. Une passion qui se professionnalise peu à peu car cet ouvrier agroalimentaire le fait en parallèle de son vrai job. Il profite des jours de pause, des semaines off, pour pétrir et cuire des centaines de pains.
Le déclic du premier confinement
«Le virus du pain», comme