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Libération
Fin de vie

Un couple d’octogénaires mis en examen pour avoir aidé une femme à mourir : «Qu’aurions-nous pu faire autrement ?»

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Fin de viedossier
A Grenoble, deux militants d’une association pro-euthanasie volontaire et suicide assisté ont été placés sous contrôle judiciaire en août après avoir accompagné la tentative de suicide d’une adhérente de 91 ans. Sereins, ils racontent à «Libération» attendre leur procès, pour pouvoir défendre leur démarche.
Marie et Albert (1), membres de l'association Ultime Liberté, qui milite pour la légalisation du suicide assisté, dans l'agglomération grenobloise le 3 septembre 2024. (Pablo Chignard/Libération)
par François Carrel, correspondant à Grenoble
publié le 6 septembre 2024 à 9h19

Dans leur maison simple et coquette de l’agglomération grenobloise, Marie et Albert (1), 81 ans, tous les deux bon pied bon œil, sont sous contrôle judiciaire. Auprès de Libération, le couple retrace les trois folles journées vécues mi-août : l’accompagnement «qui a mal tourné» d’une tentative de suicide d’une nonagénaire, leur arrestation, suivie de quarante-huit interminables heures de garde à vue. La perquisition de leur domicile, les interrogatoires, les deux nuits en cellule, isolés chacun de leur côté… Ils sont aujourd’hui sereins et reposés, mais Marie concède : «Je ne dors pas bien car je me demande : qu’est-ce que nous aurions pu faire autrement ?»

Le 14 août à Grenoble, Odette C. (1), 91 ans, a tenté de mettre fin à ses jours à son domicile, en présence de Marie et Albert, en leur qualité d’accompagnants d’Ultime Liberté (UL). Cette association, dont Odette est l’une des 3 900 adhérents, se définit comme un «réseau d’entraide et de solidarité» qui défend «la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie volontaire». Après l’échec de la tentative d’Odette, Marie et Albert sont sous le coup d’