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Un nez artificiel pourrait rendre l’odorat aux patients anosmiques

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Dans le cadre d’un programme européen coordonné à Lyon, des chercheurs développent un système de substitution pour pallier les déficiences olfactives, dont le nombre de personnes touchées a fortement augmenté depuis le Covid.
Près d’un français sur quatre serait concerné par l’hyposmie (diminution de l’odorat) et jusqu’à 5 % de la population par l’anosmie (sa perte totale). (Marcus Yam/Los Angeles Times. Getty Images)
par Silvia Pat
publié le 28 février 2025 à 17h30

Bientôt un nez artificiel pour ceux qui ont perdu l’odorat ? C’est la promesse du projet européen Rose, coordonné par Moustafa Bensafi, chercheur CNRS au Centre de recherche en neurosciences de l’Université de Lyon. Depuis 2021, grâce à un financement du Conseil européen de l’innovation d’un montant de 3 millions d’euros, le consortium de chercheurs travaille à une prothèse olfactive qui pourrait permettre aux personnes ayant perdu l’odorat de retrouver la capacité à détecter et faire la différence entre plusieurs odeurs. Pour ce faire, les molécules odorantes présentes dans l’environnement sont captées, transformées en informations digitales et transmises au sujet par stimulation cérébrale.

Près d’un français sur quatre serait concerné par l’hyposmie (diminution de l’odorat) et jusqu’à 5 % de la population par l’anosmie (sa perte totale). L’épidémie de Covid a mis en lumière cette affection peu connue : on estime à 300 000 les Français qui, après avoir contracté le virus, n’ont pas retrouvé complètement l’odorat. Parmi ceux-ci, 75 % considèrent que leur perte olfactive est handicapante. Autant dire que les résultats de ces recherches sont très attendus.

Apprentissage d’un nouveau langage

Bonne nouvelle, le laboratoire a déposé un brevet en octobre. Le système mis au point, appelé aussi preuve de concept, comporte actuellement un capteur-détecteur d’odeurs,