Ça commence mal. La première épreuve du concours d’internat de médecine a été annulée lundi après plus de deux heures d’épreuve, en raison d’un «bug» informatique, et a été reprogrammée vendredi, a-t-on appris ce mardi 21 octobre auprès du ministre de l’Enseignement supérieur et de syndicats étudiants.
Les internes sont des étudiants de troisième cycle (à partir de la septième année), qui exercent à plein temps à l’hôpital ou en ambulatoire. En sixième année, les étudiants passent un concours afin de choisir, en fonction du rang obtenu, leur future spécialité et la ville dans laquelle ils effectueront l’internat.
Récit
Les épreuves écrites – épreuves dématérialisées nationales (EDN) – s’étalent sur quatre jours et se déroulent sur tablettes tactiles. Elles sont plus tard complétées par des épreuves pratiques.
Lyon Sud mal paramétré
Lundi, les étudiants étaient convoqués, chacun dans leur propre faculté, pour une épreuve de trois heures, organisée simultanément sur tout le territoire national, y compris en outre-mer. «Il y a eu un bug technique hier» dans l’une des universités, et comme l’épreuve est classante au niveau national, «il faut refaire l’épreuve» pour tous, a indiqué mardi le ministre de l’Enseignement, Philippe Baptiste, interpellé par un étudiant en marge d’un déplacement. «Un des sites avait été mal paramétré» et «environ 500 étudiants étaient en rade», a-t-il précisé ensuite à l’AFP.
La Conférence des doyens de médecine et le centre national de gestion, organisateurs de l’examen, expliquent dans un communiqué que deux phénomènes distincts sont survenus. D’abord, une «restauration incomplète de l’application EDN», consécutive à «une sauvegarde», a entraîné le report d’une heure du début de l’épreuve. Cette dernière devait se dérouler dans l’après-midi, «avec un test de connexion à midi. Le centre national de gestion avait repéré lors de ce test quelques dysfonctionnements, qu’il pensait pouvoir résoudre», explique Marion Da Ros Poli, présidente de l’Association nationale des étudiants de médecine en France (Anemf). Selon plusieurs étudiants et représentants, ils étaient convoqués à 14 heures, pour un début d’épreuve à 15 heures, finalement décalé après 16 heures.
Puis l’une des facs a été touchée par un second incident, cette fois pendant l’examen, ce qui s’est traduit par «des déconnexions (répétées) de candidats», explique le communiqué des organisateurs.
«Malheureusement dans la faculté de Lyon Sud, il y a eu des soucis. Les étudiants répondaient à deux questions, étaient déconnectés, se reconnectaient, rerépondaient à deux questions avant d’être déconnectés de nouveau», rapporte Marion Da Ros Poli, la présidente de l’Anemf.
Devant cette «rupture de l’égalité des chances», l’épreuve a donc été annulée. «Des actions correctives sont menées depuis hier [lundi] soir […] Nous regrettons profondément ces deux incidents. Nous en mesurons l’impact pour les étudiants» ont reconnu la Conférence des doyens de médecine et le centre national de gestion.
«Coup de massue»
«Tous les ans, il y a des problèmes. C’est un très gros dispositif, avec 11 000 personnes connectées simultanément», mais «un souci de force majeure à ce point-là, c’est heureusement rare», observe Marion Da Ros Poli. Pour les étudiants, l’annulation «est vraiment une catastrophe. C’est un concours qu’ils préparent pendant deux ans. Hier [lundi], beaucoup sortaient en pleurs… Ils jouent littéralement toute leur vie sur ce concours, a-t-elle ajouté. On espère que le problème sera résolu.»
Tribune
Sur les réseaux sociaux, plusieurs étudiants ont raconté leurs déboires. «Psychologiquement, c’est un peu le coup de massue. C’était vraiment une après-midi horrible […] vraiment les montagnes russes», témoigne une jeune femme dans une vidéo sur TikTok. A Lyon, «il n’y avait plus de wifi, ça nous déconnectait. On avait deux tablettes parce qu’il y en avait une qui marchait, une autre qui ne marchait plus. C’était devenu n’importe quoi» et certains «ont pleuré», raconte un étudiant dans une autre vidéo.
Mise à jour à 15 h 35 avec le communiqué de la Conférence des doyens de médecine et du centre national de gestion