«La dame m’a fait la piqûre sans me le dire, j’ai un peu crié», confie Issa, 17 ans (1), sous les rires de l’équipe d’un foyer du Raincy, en Seine-Saint-Denis. Dans cet internat de l’Association de groupements éducatifs, qui accompagne 500 jeunes confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) sur l’ensemble de l’Ile-de-France, vivent huit adolescents de 13 à 17 ans, venus principalement de Paris et de Seine-Saint-Denis. Parmi eux, quatre sont en cours de vaccination, une attend encore la réponse de ses parents, et trois autres ne sont pas vaccinés, par refus des parents ou des jeunes eux-mêmes.
«On commence tout juste à vacciner», admet Pierre (1), le chef de service. Depuis le 5 août, un protocole s’applique aux enfants de plus de 12 ans placés en établissements ou familles d’accueil. Les départements, chargés de ces questions, transmettent aux détenteurs de l’autorité parentale un formulaire, sur lequel ils doivent indiquer s’ils consentent ou non à la vaccination de l’ado. Comme pour le reste de la population, la validation d’un seul parent suffit, le consentement du jeune est également obligatoire et les plus de 16 ans n’ont plus besoin d’autorisation parentale.
En cas d’absence de réponse au bout de quatorze jours, le département peut faire vacciner l’enfant, un choix «laissé à l’appréciation des présidents des collectivités», indique à Libération le cabinet d’Adrien Taquet, secrétaire d’Etat chargé de la Protection de l’enfance. Et en cas de refus