Cela fait quatorze mois que les plateaux télé sont pleins de médecins, et je comprends le ras-le-bol de la population. Parce qu’à vrai dire, certains de mes confrères me font honte. Et puis des politiques reprennent l’antenne, et je relativise. Ça pourrait être pire.
Nicolas Dupont-Aignan était face à Jean-Jacques Bourdin sur RMC. Le président de Debout la France est intervenu à plusieurs reprises dans les médias depuis décembre dernier pour plaider «la prudence» face à des vaccins «expérimentaux», après avoir pendant plusieurs mois défendu avec ferveur l’hydroxychloroquine du professeur Raoult : «Un médicament pas cher, quasiment gratuit, qui pourrait sauver des centaines de milliers de vies». Interrogé par Bourdin sur son statut vaccinal, Dupont-Aignan commence par invoquer le secret médical, avant d’expliquer ne pas être vacciné, car il attend. Bourdin questionne cet attentisme, ne s’agirait-il pas d’un manque de solidarité ?
Commande ministérielle
Personnellement, je n’ai jamais privilégié cette approche. La décision vaccinale est une décision individuelle, et tenter de culpabiliser les patients n’est jamais productif. L’obligation vaccinale française pour les vaccins du nourrisson a été le signe d’une perte de confiance, et d’une incapacité à communiquer clairement sur le bénéfice de chacun des vaccins. Elle a été impos