«Tu sais pourquoi tu es là ?» demande d’une voix douce Jeanne Villeneuve, médecin et directrice médicale du centre de santé Richerand, dans le Xe arrondissement de Paris. Ay-Leen, 5 ans et demi, rondes lunettes roses sur le nez, regarde ses pieds, l’air gêné. Puis bredouille : «Le vaccin.» Assise à côté, Lily-Swan, sa sœur jumelle, assiste à la scène, hilare. Toutes les deux sont venues avec leurs parents ce mercredi matin pour se faire vacciner contre le virus du Covid-19. La première car elle a été opérée du cœur trois ans auparavant et est donc considérée comme à risque face au virus. La seconde car ses parents ont souhaité profiter du rendez-vous pour faire d’une pierre deux coups.
La médecin sort donc deux seringues. Désinfecte le bras des jumelles. Et pique. Deux grimaces et deux pansements licornes plus tard, le tour est joué. Ay-Leen a bien lâché une petite larme, vite oubliée après que la soignante lui a tendu une boîte remplie de bonbons. Mais rien de plus. «J’ai eu une petite goutte de sang», s’amuse-t-elle après coup. «Moi c’était juste un petit peu plus gros», compare Lily-Swan, pas peu fière de sa blessure de guerre.
Si les deux sœurs ont pu se faire piquer, c’est que la vaccination a finalement été ouverte à tous les enfants de 5 à 11 ans ce mercredi matin. Elle l’était déjà pour les plus jeunes atteints de comorbidités. Mais le gouvernement attendait le feu vert des