Est-il prudent de vacciner les femmes enceintes contre le Covid-19 ? C’est une question qui revient souvent depuis le début de la pandémie. Deux récentes études britanniques se montrent rassurantes. Les vaccins à ARN messager présentent peu de risques chez les femmes enceintes, affirment-elles (presque) d’une même voix. L’une d’entre elles montre notamment qu’il n’y a pas de danger particulier de fausse couche ou de naissance prématurée.
La première, publiée la semaine dernière dans le Lancet Infectious Diseases, porte sur les risques immédiats d’effets secondaires chez la femme enceinte après un vaccin à ARN messager. La seconde, publiée jeudi dans le British Medical Journal (BMJ) mesure, à plus long terme, les risques en matière d’accouchement. Mais les deux études présentent des conclusions rassurantes quant à ces vaccins, l’un développé par Pfizer /BioNTech et l’autre par Moderna, qui sont au cœur de la vaccination anti-Covid dans plusieurs pays comme la France.
Pas «de risque plus élevé» de prématurés ou fausse couche
«La vaccination anti-Covid-19 pendant la grossesse n’est pas associée à un risque plus élevé de naissance prématurée (ou) de fausse couche», résument les auteurs de la seconde étude, celle de la BMJ, concluant également qu’il n’y a pas de danger que le nouveau-né soit anormalement petit.
Ce travail, mené au Canada, a analysé de manière rétrospective plus de 85 000 naissances ou fausses couches qui sont intervenues entre mai et décembre 2021. Dans environ la moitié des cas, la mère avait reçu une ou deux doses de vaccin anti-Covid (la plupart du temps à ARN messager) pendant sa grossesse. Au final, l’issue de la grossesse n’est pas différente dans ce groupe.
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Quant aux effets secondaires immédiats des vaccins à ARN messager, ils ne sont en général pas plus fréquents pendant la grossesse, selon l’étude du Lancet Infectious Diseases. Les auteurs ont comparé les données de plus de 5 000 femmes vaccinées pendant leur grossesse à celles de quelque 300 femmes enceintes et non vaccinées. Ils ont mesuré la proportion de problèmes de santé «significatifs» – qui nécessitent d’interrompre son activité professionnelle ou de consulter un médecin – dans la semaine suivant la vaccination, chez le premier groupe, ou dans celle précédant la réponse à leur questionnaire, chez le second.
Aucune différence n’est constatée après le vaccin de Pfizer /BioNTech, ou la première dose de Moderna. En revanche, après la seconde dose de celui-ci, le risque augmente un peu. Mais même après une seconde dose de Moderna, il n’y a pas de différence si on ne prend en compte que les troubles nécessitant une consultation médicale. «Les vaccins à ARN messager contre le Covid-19 ont un bon profil de tolérance pendant la grossesse», concluent les auteurs.