Alors que la Guyane entre à peine dans la troisième vague de Covid-19, le service de réanimation de l’hôpital de Cayenne paraît déjà proche de l’ébullition. Impossible de parler aux infirmières, infirmiers ou aides-soignants plus de trente secondes sans être interrompu par l’appel d’un confrère ou le tintement anxiogène d’une machine. «Ici, on reçoit deux patients critiques de plus chaque jour. Mardi matin, on avait neuf patients Covid : ils sont quatorze aujourd’hui», alertait, jeudi, le professeur Hatem Kallel, chef du service de réanimation du seul hôpital de Cayenne, dont le service dispose d’une capacité maximale de 23 lits. «On est déjà proche de la saturation.» Cette augmentation rapide des cas graves répond à celle des contaminations : chaque jour, près d’une centaine de nouveaux cas de Covid-19 sont détectés dans la région, le taux d’incidence passant de 80 pour 100 000 le 6 avril à près de 173 pour 100 000 le 15 avril.
Jeudi, la préfecture a annoncé un durcissement des mesures anti-Covid : déjà avancé à 19 heures la semaine précédente, le couvre-feu est étendu au dimanche, soit un confinement strict du samedi 19 heures au lundi à 5 heures. «Il nous faut casser d’urgence la courbe de croissance épidémique, qui est désormais exponentielle», explique Thierry Queffelec, le préfet de Guyane. Des mesures fortes, qui contrastent avec des taux d’incidence encore bien inférieurs à ceux de la métropole. Mais «la troisième vague s’annonce particulièreme