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Variant «Frankenstein», hausse des cas en ville et à l’hôpital… Faut-il avoir peur de la vague actuelle de Covid-19 ?

Le virus, particulièrement contagieux, circule plus fortement dans l’Hexagone depuis plusieurs semaines, dans toutes les classes d’âge, même s’il semble commencer à marquer le pas chez les enfants.

A Reims, le 15 décembre 2021. (Albert Facelly/Libération)
Publié le 26/09/2025 à 18h25

Le Covid-19 va souffler dans quelques mois sa sixième bougie de détection sur le territoire français… et il n’en est pas encore parti. Alors que les températures se rafraîchissent et que les saisons des virus hivernaux, telle la bronchiolite ou la grippe, se rapprochent, le Sars-COV-2 est aussi de la partie. Libération fait le point.

Qu’est-ce que le variant Frankenstein ?

Parmi la soupe de variants en circulation, l’un se démarque : XFG, aussi surnommé «Frankenstein». Le nom est cocasse, à un mois d’Halloween. Mais il peut aussi être anxiogène… Que le lecteur se rassure : cette souche ne va pas affecter ceux qu’elle infecte au point de les transformer en sorte de zombies. Son nom vient surtout de son caractère hybride, puisqu’il s’est formé à partir de différentes souches de virus (les lignages LF.7 et LP.8.1.2). Comme la majorité des autres sous-variants en circulation, il est un descendant d’omicron, majoritaire depuis fin 2021-début 2022.

En Europe, il a largement supplanté les autres, à lire le dernier bulletin du Centre européen de contrôle des maladies. Mais s’il est plus contagieux que ses congénères, il ne semble pas plus dangereux. Les symptômes qu’il provoque n’ont d’ailleurs pas vraiment changé : toux, mal de gorge, fatigue, maux de tête…

Ainsi l’Organisation mondiale de la santé jugeait fin juin son risque pour la santé publique «faible». «Les vaccins contre le Covic-19 actuellement approuvés devraient rester efficaces contre cette variante pour prévenir les formes symptomatiques et graves de la maladie», précisait-elle.

Que sait-on de sa circulation ?

Il n’est pas vraiment possible de connaître avec précision la circulation du Covid : la qualité de sa surveillance a nettement diminué depuis la crise sanitaire. Mais on peut dégager des tendances. Et depuis plusieurs semaines, elles confirment une recrudescence des cas – habituelle en cette période, même si le Covid n’est pas saisonnier. On l’observe dans les eaux usées depuis mi-juillet ; également dans l’évolution du taux de tests positifs remontés par les laboratoires de ville et ceux des hôpitaux. Dans son dernier bulletin, le Centre de référence des virus respiratoires a tout de même observé une baisse la semaine dernière dans les labos de ville.

Conséquence directe : les malades vus en médecine de ville comme à l’hôpital sont de plus en plus nombreux depuis plusieurs semaines, quoique dans des proportions similaires aux années précédentes. Début septembre, les enfants (et les plus âgés) étaient les plus touchés – ce qui semble correspondre à la rentrée des classes et les contacts qu’elle favorise, qui plus est dans un intérieur peu ventilé. Puis le virus s’est ensuite reporté sur les adultes.

Dans son dernier rapport, relatif à la semaine du 15 au 21 septembre, SOS Médecins a relevé une hausse hebdomadaire de 32 % des suspicions d’infection au Covid. Dans toutes les classes d’âge, mais «de manière moins marquée que la semaine précédente». Le Covid était la huitième pathologie la plus fréquente chez les 15-74 ans, avec 2 160 cas relevés (à titre de comparaison, la grippe ou syndrome grippal, quatrième pathologie la plus fréquente, en comptait 3 382).

A l’hôpital, selon le dernier bulletin du réseau Oscour, les passages aux urgences pour suspicion de Covid ont continué de croître chez les adultes (de 37 %, soit 375 supplémentaires). Une première semaine de baisse a été notée chez les enfants – même si la pathologie est la neuvième plus fréquente chez les moins de 2 ans, avec 382 passages (contre 414 la semaine précédente). Elle ne figure pas dans ce «top 10» pour les autres tranches d’âge.

Faut-il s’inquiéter ?

Pas plus que pour les vagues précédentes. Autrement dit, pas d’affolement, mais pas de haussement d’épaules non plus, puisque le Covid reste dangereux pour les personnes les plus fragiles. La recrudescence actuelle est favorisée par la rentrée scolaire, des contacts rapprochés en intérieur puisque les températures baissent – et que la ventilation des bâtiments n’a pas vraiment été améliorée… Les gestes barrières ont aussi été bien vite oubliés une fois la crise sanitaire passée. En cas de symptômes, il est toujours recommandé de porter un masque, voire s’isoler et consulter.

Comme chaque année, une campagne de vaccination groupée avec la grippe sera organisée cet automne, à partir du 14 octobre. Pour le Covid, les personnes ciblées par les autorités sanitaires sont notamment les personnes de 65 ans et plus, immunodéprimées, atteintes de comorbidités (diabète, obésité, maladies cardiaques, cardiovasculaires, pulmonaires…), les femmes enceintes, les résidents d’Ehpad… ainsi que l’entourage (y compris les professionnels de santé ou médico-sociaux) de ces personnes plus vulnérables.