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Epidémie

Variole du singe: l’Espagne, le Brésil et l’Inde enregistrent les premiers morts hors d’Afrique

Les comorbidités auraient joué un rôle crucial dans ces décès. Avec neuf morts depuis début mai, les autorités médicales assurent que la létalité de la maladie est très faible.
Avec 4 298 cas recensés, l’Espagne est l’un des pays comptant le plus de cas de variole du singe dans le monde. (Puklavec Davor/Pixsell/ABACA)
publié le 30 juillet 2022 à 9h07
(mis à jour le 1er août 2022 à 16h34)

Les trois premiers décès, hors Afrique, de personnes contaminées par la variole du singe ont été annoncés vendredi et samedi par l’Espagne et le Brésil, sans que l’on sache si le virus est bien à l’origine de ces deux morts. Lundi, c’est au tour des autorités indiennes de signaler la mort d’une quatrième personne contaminée par la variole du singe.

Ils portent à neuf le nombre de décès enregistrés dans le monde depuis mai, les cinq premiers ayant été signalés en Afrique, où la maladie est endémique et a été détectée pour la première fois chez l’homme en 1970.

Un Brésilien malade du cancer

Au Brésil, un homme de 41 ans, porteur de la variole, est décédé jeudi à Belo Horizonte (sud-est), a annoncé vendredi le secrétariat d’Etat à la Santé de l’Etat du Minas Gerais. Il était «suivi à l’hôpital pour d’autres affections cliniques graves», selon le communiqué.

«Il est important de souligner qu’il avait des comorbidités graves, pour ne pas susciter de panique dans la population. La mortalité [liée à cette maladie] demeure très basse», a déclaré le secrétaire à la Santé du Minas Gerais, Fábio Baccheretti, qui a expliqué que le patient suivait un traitement contre le cancer.

En Espagne, le ministère de la Santé a annoncé vendredi 29 juillet le premier décès d’un patient contaminé par cette maladie, une première en Europe, sans préciser ni la cause, ni la date du décès.

«Parmi les 3 750 patients […], 120 cas ont été hospitalisés et deux sont décédés», a indiqué ensuite le Centre de coordination des alertes et des urgences sanitaires dans son dernier rapport publié samedi.

Il s’agit de «deux hommes jeunes» atteints «de la variole du singe», a expliqué le ministère de la Santé, sans fournir la cause précise des décès. Les autorités disent être dans l’attente notamment des résultats de davantage d» information épidémiologique».

On sait toutefois que le deuxième décès concerne un homme de 31 ans qui était hospitalisé à l’hôpital de la Reine Sophie à Cordoba, dans le sud du pays, selon un communiqué des autorités andalouses.

Le ministère de la Santé de l’Etat du Kerala, dans le sud de l’Inde, a quant à lui précisé lundi que des tests sur une victime de 22 ans, décédée le 30 juillet, « montrent que l’homme avait la variole du singe ». Récemment rentré des Emirats Arabes Unis, il pourrait constituer le premier cas mortel de la maladie en Asie.

Le 24 juillet, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait déclenché le plus haut niveau d’alerte, l’Urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), pour renforcer la lutte contre la variole du singe, aussi appelée orthopoxvirose simienne.

Selon l’OMS, plus de 18 000 cas ont été détectés dans le monde depuis le début mai en dehors des zones endémiques en Afrique.

10 % d’hospitalisations

La maladie a été signalée dans 78 pays et 70 % des cas sont concentrés en Europe et 25 % dans les Amériques, a précisé mercredi le directeur de l’organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Environ 10 % des cas nécessitent une admission à l’hôpital pour tenter d’atténuer la douleur que connaissent les patients.

Dans la plupart des cas, les malades sont des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, relativement jeunes, et vivant essentiellement en ville. Les premiers symptômes sont une forte fièvre, des ganglions lymphatiques gonflés et une éruption cutanée semblable à celle de la varicelle.

La variole du singe n’est pas, en l’état actuel des connaissances, considérée comme une maladie sexuellement transmissible et tout le monde peut la contracter. Le contact peau à peau direct mais aussi les draps ou vêtements infectés sont des vecteurs de transmission de la maladie.

L’OMS insiste aussi beaucoup sur la nécessité d’éviter toute stigmatisation d’une communauté précise, qui pourrait amener ses membres à cacher la maladie, ne pas se faire soigner et continuer à la répandre.

Mis à jour : samedi à 14h54 avec un deuxième décès en Espagne et lundi à 16h30 avec un premier décès en Inde.