L’Organisation mondiale de la santé (OMS) ne baisse pas la garde. Dans un communiqué publié ce mardi, l’institution annonce maintenir l’alerte sanitaire maximale sur la variole du singe. Le Comité d’urgence de l’OMS estime que, malgré les progrès dans la lutte contre la maladie virale, il reste «des raisons de s’inquiéter». Parmi lesquelles, notamment, de nouvelles infections dans certains pays mais aussi un manque de moyens dans les pays pauvres, ou encore le risque de stigmatiser les populations à risque, comme le souligne le groupe d’experts.
L’urgence de santé publique de portée internationale - le niveau le plus élevé d’alerte sanitaire de l’OMS - avait été déclarée le 23 juillet par le directeur général de l’organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus. La maladie - qui est endémique dans certains pays d’Afrique de l’ouest - se caractérise par des éruptions cutanées, qui peuvent apparaître sur les organes génitaux ou dans la bouche, et peut s’accompagner de poussées de fièvre, de maux de gorge ou de douleurs au niveau des ganglions lymphatiques.
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Baisse du nombre de cas
A partir du mois de mai, les autorités sanitaires ont constaté des flambées en Europe et aux Etats-Unis. Dans la plupart des cas, les malades ont jusqu’ici été des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, relativement jeunes. Toutefois, l’OMS a mis en garde dès le départ contre toute stigmatisation d’une communauté en particulier, en soulignant que la transmission n’était pas cantonnée aux hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. Un certain nombre de femmes et d’enfants, en dehors de la zone endémique, ont contracté la maladie. Reste que les foyers ont pu être réduits en particulier grâce à la mobilisation et aux campagnes de sensibilisation des organisations de défense des droits LGBT.
Dix pays sont particulièrement touchés, et enregistrent à eux seuls 86,4 % de tous les cas répertoriés dans le monde. Parmi eux, les Etats-Unis, le Brésil, l’Espagne, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Colombie, le Pérou, le Mexique et le Canada.
Au 31 octobre, 77 264 cas ont été répertoriés dans 103 pays et la maladie a fait 36 morts, selon le tableau de bord de l’OMS. Mais la situation tend à s’améliorer, même si la maladie ne disparaît pas. Ces dernières semaines, une baisse notable du nombre de cas est constatée dans les pays les plus touchés en Europe et en Amérique. Entre le 24 et le 30 octobre, le nombre de cas a baissé dans le monde de 40,7 %. Parmi les 15 pays qui ont vu leur nombre de cas augmenter cette même semaine, le Nigeria a enregistré la plus forte hausse.
La majorité des nouvelles infections lors du mois écoulé s’est produite sur le continent américain (88,7 %) et dans la région Europe de l’OMS, qui compte 53 pays (7,7 %). A ce jour, 58 pays n’ont pas signalé de cas depuis 21 jours. Un délai qui correspond à la période maximale d’incubation de la maladie pendant laquelle un porteur ne présente aucun des symptômes très caractéristiques de la maladie.