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Epidémie

Variole du singe - Mpox : le nouveau variant découvert en Suède, l’Europe devrait connaître d’autres cas rapidement

L’Agence suédoise de santé publique annonce ce jeudi 15 août avoir découvert sur un voyageur de retour d’Afrique le nouveau variant de Mpox, qui sévit en Afrique centrale ces derniers mois.
Un infirmier avec un enfant déclaré suspect de Mpox au centre de traitement de Munigi près de Goma, dans la province du Nord-Kivu, République démocratique du Congo le 19 juillet 2024. (Arlette Bashizi/REUTERS)
publié le 15 août 2024 à 18h42
(mis à jour le 15 août 2024 à 20h08)

S’oriente-t-on vers une nouvelle pandémie ? Mercredi, l’Organisation mondiale de la santé, inquiète de voir la tournure prise par l’épidémie de Mpox dans plusieurs pays d’Afrique centrale, communément appelée «variole du singe», décrétait «l’urgence de santé publique internationale», son plus haut niveau d’alerte. Ce jeudi 15 août, l’inquiétude est encore montée d’un cran : les autorités de santé suédoises ont annoncé avoir découvert le nouveau variant sur leur sol, une première hors d’Afrique.

Une personne vivant dans la région de Stockholm en Suède a été diagnostiquée comme porteuse du sous-type clade 1b du virus du Mpox – plus contagieux et dangereux –, annonce l’Agence suédoise de santé publique. «La personne touchée a été infectée lors d’un séjour dans une région d’Afrique», a expliqué Olivia Wigzell, la cheffe intérimaire de l’agence suédoise de santé publique lors d’une conférence de presse. La personne infectée en Suède a reçu des soins et des recommandations conformes aux réglementations en vigueur, complète-t-elle, assurant au passage «qu’une personne traitée pour le Mpox dans le pays n’implique pas de risques pour le reste de la population».

Avertie de ce cas, l’OMS s’est montré ce jeudi soir peu rassurante. «La confirmation du Mpox du sous-type clade 1 en Suède reflète clairement l’interconnexion de notre monde. [...] Il est probable que d’autres cas importés de clade 1 soient enregistrés dans la région européenne au cours des prochains jours et des prochaines semaines», dit l’organisation dans un communiqué.

Eruptions cutanées sur tout le corps

L’épidémie actuelle, partie de la République démocratique du Congo, a ses spécificités, en premier lieu un virus plus contagieux et plus dangereux. Elle est provoquée par le clade 1 et par une variante encore plus dangereuse, le clade 1b. Son taux de mortalité est évalué à 3,6 %. Le clade 1b fait apparaître des éruptions cutanées sur tout le corps, quand les précédentes souches étaient caractérisées par des éruptions et des lésions localisées, sur la bouche, le visage ou les parties génitales.

Un peu moins de 40 000 cas de Mpox ont été recensés dans 16 pays africains depuis janvier 2022, pour 1 456 décès, avec notamment une augmentation de 160 % des cas en 2024 par rapport à l’année précédente, selon des données publiées la semaine dernière par l’agence sanitaire. Rien qu’en République démocratique du Congo, plus de 500 personnes sont décédées du variant du virus depuis le début de l’année.

Pour faire face à l’explosion des cas, le laboratoire pharmaceutique danois Bavarian Nordic s’est dit prêt ce jeudi à produire jusqu’à 10 millions de doses de vaccins d’ici 2025. En début de journée, le titre de l’entreprise bondissait déjà en bourse alors que le vaccin de Bavarian Nordic, qui doit prévenir de la maladie, est homologué depuis 2019.

Mise à jour à 20h10 avec le communiqué de l’OMS.