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Violences envers les soignants : «Parfois, on a juste le temps de s’écarter avant de prendre un coup»

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A l’appel de collectifs et syndicats, des soignants manifestent ce mercredi 12 mars en soutien à un de leurs confrères et pour dénoncer une situation qui les empêche d’exercer sereinement.
Selon l’ordre des médecins, 1 581 incidents ont été rapportés en 2023, en hausse de 27 % sur un an. (Pauline Pauget/Hans Lucas. AFP)
publié le 12 mars 2025 à 7h44

A chacune de ses consultations, l’attention de Saïd Ouichou dérive, quelques instants, de son patient à son deuxième écran. Il y voit les vidéos des huit caméras qui filment son cabinet en permanence. Au cas où. Il y a aussi ce bouton d’alarme, niché sous son bureau, qui peut activer l’interphone relié à une société de sécurité. Au cas où. «Mon bureau ressemble au PC sécurité d’un centre commercial», ironise le médecin généraliste. Il exerce à Marseille, dans les quartiers nord, depuis vingt ans. Il a déménagé son cabinet il y a deux ans : «Toutes les semaines, j’étais victime d’agressions verbales, des fois j’ai pris des coups. La première chose que mes enfants me demandaient le soir, c’était ce qu’il m’était arrivé dans la journée.» Son nouveau lieu d’exercice est «plus calme, quelques haussements de ton parfois, rien d’important». Jusqu’à cet été : sa consœur a été rouée de coups après avoir refusé de faire une prescription au proche (non présent) de sa patiente. Elle n’est revenue au cabinet qu’accompagnée, pour récupérer ses affaires. Et a quitté la ville.

Saïd Ouichou ne veut pas pointer l’ensemble de ses patients, «la très grande majorité est respectueuse et mérite d’être soignée». Il di